Après la polémique, l’Académie des César défend son interruption d’antenne

Une militante écologiste était montée par surprise sur la scène de l’Olympia.

La séquence a fait beaucoup parler d’elle. Vendredi dernier, au cours de la 48ème cérémonie des César, une militante écologiste, Nina, a fait son apparition sur la scène de l’Olympia durant un sketch de Léa Drucker et Ahmed Sylla, qui présentaient pour l’occasion plusieurs prix. Une interruption d’antenne s’en est suivie quelques secondes plus tard, le temps d’évacuer la militante, avant de finalement reprendre comme si rien ne s’était passé.

Dans un courrier adressé ce mercredi, l’Académie revient sur cette intervention, considérée comme mesure de censure sur les réseaux sociaux de la part du groupe Canal + : “de nombreuses émissions télévisuelles censées être en direct sont en léger différé. Cela peut permettre notamment d’effacer de l’antenne toute trace d’une situation telle que celle que nous avons vécu vendredi soir. L’Académie des César, en plein accord avec Canal +, a toujours souhaité que la cérémonie des César se déroule en vrai direct, sans aucun différé”.

Après l’évacuation de la militante, Ahmed Sylla avait brièvement commenté la scène. “Il fallait que ça tombe sur moi”, soulignant que le t-shirt de la jeune femme n’était pas repassé. Ce choix de l'Académie “s’accompagne d’un protocole particulier : celui de l’interruption du direct dès lors qu’une personne extérieure à la cérémonie fait irruption sur scène. Ce protocole, mis en place d’un commun accord entre Canal + et le Bureau de l’Académie, répond à des raisons de sécurité inhérentes au direct”.

“En effet, dès lors qu'une personne extérieure - qui n'a pas été invitée dans la salle ou dont la prise de parole n'a pas été négociée auparavant avec les organisateurs - fait irruption sur scène après avoir contourné les dispositifs de sécurité, personne ne peut a priori connaître les intentions de celle-ci : volonté de prise de parole ? Ou d'agression physique d'un ou de plusieurs participants ?, ni la cause que cette personne cherche à défendre", se défend vivement l’Académie face aux critiques. “Léa Drucker et Ahmed Sylla ont proposé à la jeune femme de s'exprimer, ce qu'elle n'a pas souhaité faire, puis deux personnes de la sécurité sont montées sur scène pour la ramener en coulisses. La jeune femme s'est alors couchée sur le sol (...) avant d’être portée hors de la scène”, ajoute-t-elle.

“Il pourrait tout aussi bien s’agir de personnes ayant des visées non pacifistes, contrairement à la militante écologiste de vendredi soir. Pour les mêmes raisons, et alors que le pays est encore sous vigipirate, il est du devoir de l'Académie de tout mettre en œuvre pour protéger la sécurité de tous les invités”, complète-t-elle finalement dans le but de faire taire les critiques.