La production française de Netflix attendue pour cet été nage en eaux troubles : un projet très proche, mais avec un silure au lieu du requin, accuse ses créateurs de plagiat.
J-40. Non ce n’est pas le décompte avant les Jeux Olympiques de Paris, mais avant la sortie de Sous la Seine, le film Netflix de Xavier Gens (Budapest, Farang) attendu par de nombreux curieux.
Car cette année, l’un des moments forts de l’été sera un film de requins… mais dans la Ville Lumière ! A la sortie de la bande-annonce en début du mois, à Première on écrivait "Le concept ‘Sharknado’ à la française en plein Jeux Olympiques a tout d'une idée de génie." Une idée originale, vous dites ? Pas tout à fait…
Un Requin Sous la Seine ? Netflix dévoile la bande-annonce de son film d'angoisse parisienDans une interview accordée au Monde le 1er avril, le réalisateur français Vincent Dietschy – dont le court-métrage La Vie parisienne remporte le César en 2013 – accuse la compagnie américaine et les producteurs du film, Edouard Duprey et Sébastien Auscher, d’avoir repris le scénario de Silure, un film qui n’a jamais vu le jour mais dont il avait eu l’idée en 2011.
Selon le Monde, le synopsis déposé au CNC est le suivant :
"Une jeune femme policière, plongeuse à la brigade fluviale de Paris, se trouve confrontée à un phénomène naturel inédit, incarné par un gigantesque silure, terriblement agressif, et tueur d’êtres humains. Tandis que le monstre sème la panique dans la capitale, menaçant la politique du maire à quelques jours du choix de la ville qui organisera les Jeux olympiques, l’héroïne se retrouve en première ligne pour affronter cette figure du mal d’un genre nouveau. Aidée dans son combat par un jeune ichtyologue du CNRS, elle se rapproche dans le même temps de son supérieur hiérarchique, le commandant."
Pour rappel, Sous la Seine se déroule pendant les championnats du monde de triathlon où l’épreuve est menacée de virer au bain de sang alors que Sophia, une brillante scientifique est alertée par Mika, une activiste défenseuse de l’écologie, de la présence d’un requin mastodon dans le fleuve.
Simple coïncidence ou copiage ? Pour le réalisateur français, les similitudes sont trop importantes :
"L’industrie nous pousse à proposer des films qui peuvent se résumer à des idées simples. C’est la règle pour être financé. Or Silure, c’est une bombe qui se résume en sept mots : “Les Dents de la mer à Paris.” C’est simplissime. Et c’est aussi ce qu’il y a de plus facile à voler. Un type assis à la table à côté peut nous entendre et, s’il en a les moyens, prendre l’idée. Sauf qu’en l’occurrence il y a d’autres points de concordance. Jamais aucun film, à ma connaissance, n’a ainsi été fait sur la brigade fluviale."
De l’autre côté, le producteur de Sous la Seine, Edouard Duprey, réfute les accusations. Ce n’est pas le premier et le dernier film sur les requins : Les Dents de la Mer, En eaux troubles, Instinct de survie, Peur bleue… "Moi, c’est un film de requin ; lui c’est un film de silure" - soit un gros poisson. Il explique s’être inspiré non pas du scénario de Vincent Dietschy, mais plutôt de The Host de Bong Joon-Ho.
Parce qu’il serait trop compliqué d’accuser la plateforme de streaming de plagiat, la procédure judiciaire lancée porte sur des "actes de parasitisme" - en d’autres termes de la concurrence déloyale. La première entrevue aura lieu le 14 juin.
L'affaire pourrait-elle reporter la diffusion de ces "Dents de la Mer à la française" avec Bérenice Bejo (The Artist, OSS 117 : Le Caire, nid d’espions) Nassim Lyes (Farang) et Léa Léviant ? Sous la Seine est pour l'instant prévu le 5 juin sur Netflix.
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