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Guy Maddin, l’artiste fou de Winnipeg, Canada, est de retour avec une variation claustro sur l’Odyssée d’Homère, considérée par ses exégètes comme une rupture importante dans son œuvre. En réalité pas beaucoup moins zinzin que les précédents, le film fait s’entrechoquer dans une bicoque isolée des fantômes, des gangsters, la muse Isabella Rossellini, et un Jason Patrick paumé dans le labyrinthe de ses souvenirs. L’assurance plastique est indéniable, les fulgurances poétiques sont bien là, mais cet hommage tarabiscoté au film noir et au film de maison hantée s’égare en divagations brumeuses.
Toutes les critiques de Ulysse, souviens-toi !
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Guy Maddin le prestidigitateur revient avec un film oscillant entre le monde des gangsters et la communication avec les esprits. Une nouvelle étape dans la quête expérimentale du cinéaste, qui n’a décidément pas fini d’explorer les limites de son univers cinématographique.
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Le résultat ressemble à un polar onirique écrit par Lynch, et tourné un Eisenstein découvrant la caméra numérique.
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Est-ce à voir ? Assurément. Mais à condition d'aimer ce qui sort de l'ordinaire. (...) Les images se chevauchent, les idées se multiplient, les pistes sont innombrables.
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Ce ne sont plus les images d'Hollywood qui viennent hanter le cinéma de Maddin, mais les cellules folles de celui-ci qui avaient déjà colonisé de toute éternité les films de notre cinémathèque intérieure.
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Un authentique concentré des émotions que ressasse le cinéma si atypique de Maddin.
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Pour aimer Guy Maddin, il faut accepter de s'égarer en sa compagnie. (...) C'est la première fois que Maddin s'aventure sur le territoire du film noir. L'incursion met son cinéma en danger.
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(...) une séance d'hallucination collective à laquelle tout véritable amateur de fantastique cérébral et underground se doit de s'adonner.
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Les limites du film, et peut-être plus généralement du cinéma de Maddin, se font ressentir quand le tourbillon formel et la patine vintage de ses images prennent le dessus sur l'exploration architecturale, jusqu'à l'asphyxie. Ce vernis se décolle tout de même grâce à la parole, et l'émotion jaillit réellement (...).
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(...) une expérience de reconstruction intime et un hommage au film noir. La vraie surprise de "Ulysse, Souvient-Toi" tient à la nature du retournement final.
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Dommage que Maddin joue avec les codes du film noir sans son humour habituel. Ce cauchemar expérimental mâtiné de psychanalyse intéressera ses fans. Moins les néophytes.
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On a toujours plaisir à se plonger dans les images de Maddin, dont les films font rimer surréalisme gothique et déviance sexuelle avec une idéniable puissance formelle. (...) Mais la beauté de l'écrin ne maque pas la faiblesse du contenu. (...) Résultat : ennui pur.