Black Power Mixtape

Patchwork d’entretiens inédits avec des membres des Black Panthers, The Black Power Mixtape est un document précieux qui revient sur une période importante de l’histoire américaine. Il capte la colère naissante de la communauté noire face à la répression grandissante du gouvernement Nixon. Ce journal intime décousu prend la forme d’une compilation mise en musique par Questlove. On y entend, entre autres, une interview d’Angela Davis, alors emprisonnée, et une intervention de Stokely Carmichael, touchant lorsqu’il interroge sa mère sur la condition de femme noire.

Göran Hugo Olsson a décidé de ressusciter l'âme d'une époque et de ses héros. Ce qui frappe dans son film, c'est la parole, sa force, son intelligence, sa pertinence incontestable.

Les réalisateurs portent un regard inédit sur la naissance et la chute (précipitée par la CIA) des mouvements contestataires noirs, mêlant images rares, parfois volées, et témoignages d’anonymes, leaders politiques ou intellectuels de l’époque.

La radicalité éditoriale de ce matériel journalistique, ainsi que la pertinence du montage et des parcimonieux commentaires contemporains édifient cette remarquable reconstitution, analyse d’une époque charnière aux retombées toujours d’actualité.

L’angle est saugrenu, mais il faut accorder à nos homologues de Stockholm d’avoir pris fait et cause très tôt et avec un point de vue fervent pour Stokely Carmichael, de s’être extasié comme personne devant la boule afro d’Angela Davis et d’avoir su filmer aussi bien, sinon mieux, que les Américains le New York des années 74-75 ravagé par l’héroïne.