Avec Soyez sympas rembobinez, Michel Gondry signait un hymne vibrant à la création [critique]

Il y a tout juste 15 ans, Jack Black et Mos Def "suèdaient" des films cultes, pour le plus grand plaisir des cinéphiles.

Joyeux anniversaire Soyez sympas, rembobinez ! Le film de Michel Gondry fête ce week-end son 15e anniversaire. En mars 2008, cette comédie dramatique en forme qui rendait hommage au cinéma populaire avait charmé Première.

Le pitch ? Jerry (Jack Black), mécanicien obsédé par la peur des ondes, partage ses journées entre la caravane qui lui sert de toit et le vidéo club old school dans lequel travaille son pote Mike (Mos Def). Après avoir tenté de saboter la centrale électrique qui dessert la ville, Jerry se retrouve doté d'un pouvoir magnétique aux conséquences désastreuses : il efface l'intégralité des cassettes vidéo louées par Mike ! Pour remédier à la catastrophe, et satisfaire les rares clients qui font encore tourner la boutique, les deux amis décident de tourner leur propre version des films perdus. Contre toute attente, l'initiative rencontre un tel succès que l'ensemble de la communauté s'investit bientôt dans le projet.

Cinéaste touche-à-tout et bricoleur, Michel Gondry transformait sa fantaisie en déclaration d'amour au septième art en mars 2008 avec ce Soyez sympas, rembobinez dans lequel le cinéaste s'amusait avec son concept de films "suédés", c'est-à-dire de remakes amateurs de films faits avec trois bouts de ficelle. Men in Black, Ghostbusters, Miss Daisy et son chauffeur... Toutes sortes d'oeuvres marquantes du 7e art y était directement référencées.

Le tout pour un film au final aussi poétique que drôle, dont Première disait à l'époque : "Au-delà de la comédie-concept, il a imaginé un film communautaire comme Spike Lee n'en a plus fait depuis Do the Right Thing. Un hymne vibrant à la création peuplé de fous à louer qui font de la science-fiction avec des guirlandes et des bouts de carton. Un film sur Michael Gondry, en somme, et sur tous ceux qui ont eu 12 ans et un caméscope".

Il y a quinze ans, ce projet avait eu une drôle de promo, à l'image de son concept : Gondry avait par exemple fait appel directement au public pour choisir son titre français, puis poussé les cinéphiles à concevoir leurs propres oeuvres "suédées", notamment via son "Usine de films amateurs" itinérante, qui avait parcouru la France durant plusieurs mois en marge de cette sortie.

Le réalisateur reviendra bientôt avec Le Livre des solutions, porté par Pierre Niney, Blanche Gardin et Vincent Elbaz. Les premières images du projet sont à voir ici.