-
Une prof de français, exaspérée par le comportement de ses élèves, finit par les prendre en otages. Le temps d’une leçon de choses très particulière où vont être passés en revue tous les dysfonctionnements qui lézardent le quotidien. La Journée de la jupe n’est pas pour autant un anti-Entre les murs qui ferait le procès du système éducatif. Lilienfeld voit bien au-delà d’une salle de classe pour aborder les peurs ordinaires qui pourrissent la vie. Celles qui mènent à un désastre social plus que jamais en cours. Qu’Isabelle Adjani, enfin surprenante, fasse un retour digne de ce nom au cinéma dans un film auscultant avec lucidité les origines du désarroi de son époque double l’envie de marquer d’une énorme pierre blanche cette journée pas comme les autres.
Toutes les critiques de La Journée De La Jupe
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
D'une impeccable dramaturgie, le film milite du côté de la liberté, de l'égalité, de la tolérance, contre le racisme, les préjugés, pour le respect des filles. Mais s'impose comme un conte tragique, sous tension, rempli de larmes, de peur, de violence et de révolte. Brillant !
-
Conçu comme un huis-clos théâtral avec une tension insoutenable, ce film met en évidence non seulement la violence qui découle de la situation, mais surtout le problème de l'intégration à l'école, servi par une Isabelle Adjani magnifique.
-
Etrange film, sur le fil du rasoir, délibérément incorrect et remarquablement écrit. Si les premiers accents sont ceux de la comédie corrosive, le propos dérive inexorablement vers la tragédie. La Journée de la jupe n'est pas (qu')une chronique aigre-douce sur la violence en milieu scolaire. C'est une fable réussie sur toutes ces peurs qui s'ancrent dans le quotidien et auxquelles on finit par s'habituer, faute d'oser en soigner les racines, alors qu'elles ne peuvent aboutir qu'à un désastre social et humain.
-
Ce film, commande de la chaîne Arte, consacre le retour d’une actrice rare ces dernières années dans les salles obscures, mais engagée politiquement sur de graves sujets, Isabelle Adjani. Elle aussi est cette fois-ci « Entre les murs » d’un établissement scolaire francilien; face à la jeune génération, bien loin de « La gifle » et des années soixante-dix. Avec une belle conviction, elle est Sonia, cette enseignante armée mais complètement désarmée face à un pays et sa jeunesse qui ont beaucoup changé. La voilà en 2009 confrontée à l’insolence, au racisme, aux failles de ces adolescents et à la perte de la langue qui transforme le langage en une prison. Denis Podalydès, dans le rôle du brigadier chef membre du GIGN, tiraillé entre ses problèmes personnels et cette prise d’otages, est drôle et touchant; un véritable régal, on savoure la performance ! Le retour en douce, malgré les violentes altercations verbales et physiques, les cris et les coups de feu, d’une actrice qui ne laisse jamais indifférent.
-
Ce huis-clos scolaire virant au polar joue sur du velours : rebondissements pyschodramatiques à répétition, surf habile entre farce et drame, gros numéro d'actrice en forme de come back pour Isabelle Adjani, et morale inattaquable à la clé. Le problème, c'est que tout y est tellement simplifié, tellement cousu de fil blanc, qu'on a l'impression que le réalisateur prend a priori son public pour une classe à éduquer.