Le cinéaste "essaye de ressusciter" son film historique "en film de 4h", pour une plateforme.
A l'occasion de la sortie en salles de Gladiator II, Ridley Scott s'est livré dans les pages du Hollywood Reporter sur sa longue carrière à Hollywood. Rappelant qu'il a démarré à la quarantaine, dans les années 1970, au contraire de Steven Spielberg ou George Lucas, qui étaient plus jeunes que lui quand ils ont cartonné au cinéma grâce aux Dents de la mer, E.T. ou Star Wars, il explique vouloir tourner des films jusqu'à sa mort, prenant l'exemple de la longévité de Clint Eastwood, qui vient de sortir Juré n°2 à 94 ans - et qui reçoit des avis très positifs pour ce film. Scott dit aussi se sentir assez en forme, à bientôt 87 ans, pour mettre en scène encore quelques blockbusters.
Evoquant notamment les seize films qu'il a tourné en 24 ans, entre le premier Gladiator et sa suite, et sa fidélité au studio Fox, il est aussi interrogé sur l'héritage d'Alien, sa saga initiée en 1979 qui lui a un peu échappé, ou sur le film de son œuvre qui n'a pas marché en salles, mais qui mériterait d'être redécouvert. S'il mentionne Legend (1985) pour "le jeu parfait" de Tim Curry, il choisit plutôt Cartel (2013), écrit par Cormac McCarthy (La Route) et porté par Michael Fassbender, Penelope Cruz, Cameron Diaz, Javier Bardem et Brad Pitt.
Ridley Scott défend son film le plus détesté : "Il est vraiment bon, putain !"Expliquant également pourquoi il a refusé de succéder à son frère, Tony Scott, aux commandes de la suite de Top Gun, et concluant l'entretien sur le fait que ce dernier, disparu tragiquement en 2012, lui manque énormément, il révèle être en train d'essayer de ressortir 1492. Porté par Gérard Depardieu et Sigourney Weaver, et sorti en 1992, ce film historique sur Christophe Colomb n'est pas aussi populaire que Blade Runner ou Gladiator au sein de sa filmo : fort de 3 millions d'entrées, il avait bien marché en France, mais pas du tout aux Etats-Unis. Le cinéaste aimerait cependant en tirer une version longue pour que le public le redécouvre en streaming.
Parlant de sa collaboration avec le compositeur Vangelis, il détaille ainsi :
"J'ai travaillé avec lui sur un film dont je suis très fier : 1492, avec Gérard Depardieu. Le problème avec Gérard, c'est qu'il ne parle pas très bien anglais, et à l'époque, je n'avais pas eu le courage de lui dire : 'Gérard, on devrait réenregistrer tes répliques.' J'essaye maintenant de ressusciter 1492, parce qu'on la filmé avec soin, il est bien interprété et sa musique est belle. J'essaye d'en tirer un film de quatre heures pour une plateforme. A présent, si je lui demande : 'Gérard, est-ce qu'on peut te faire doubler par Kenneth Branagh?', il nous répondra probablement : 'Bien sûr.'"
Gérard Depardieu ne serait donc pas effacé du film, comme Ridley Scott a pu le faire pour Kevin Spacey, lorsque celui-ci a été accusé d'agressions sexuelles alors qu'il venait de le diriger dans Tout l'argent du monde, et qu'il l'avait remplacé par Christopher Plummer en refilmant plusieurs scènes clés de son thriller. Les accusations qui pèsent aujourd'hui sur le comédien français ne seraient pas liées à ce choix de ressortir 1492, redoublé et en version longue (l'originale faisait déjà 149 minutes, soit près de 2h30) sur un service de streaming. Le réalisateur fera-t-il appel à Apple, comme pour son Napoléon ? Et demandera-t-il véritablement à Branagh de se charger du redoublage du rôle principal ? Ou le prend-il pour exemple parce qu'il est associé dans l'esprit du public à sa maîtrise "parfaite" de la langue anglaise ? Cet acteur et réalisateur britannique a adapté plusieurs fois des pièces de William Shakespeare sur grand écran, et maîtrise à merveille la langue "classique".
En attendant d'en savoir plus sur ces potentielles retouches de 1492, voici la bande-annonce de Gladiator II, à voir en ce moment au cinéma :
Ridley Scott raconte Gladiator II : "Je me disais qu’une suite aurait pu être atroce"
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