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Sous le couvert de raconter des rencontres dues au hasard, les films de Hong Sangsoo déploient une mécanique précise. C’est encore le cas de ce cru 2015, dans lequel un Japonais se rendant en Corée pour retrouver la femme qu’il aime finit à la place par discuter avec des inconnus plus ou moins névrosés dans une langue anglaise aux intonations volontairement assommantes. Le cinéaste oppose ainsi à cette galerie de personnages aux idées arrêtées une conception du temps non linéaire. Cette vision s’impose comme la plus à même d’exprimer la souveraine imprévisibilité des sentiments, ce que confirme un épilogue lumineux et réconfortant.
Toutes les critiques de Hill of Freedom
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le tumulte des sentiments que le cinéaste aime tant explorer se trouve sublimé par un mélange subtil entre humour taquin et émotion pudique. Et donne naissance à l'un des sommets de son auteur.
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Toute la beauté de ce "Hill of Freedom" réside dans ce double élan résolu à capter l’intelligence de son héros, mais aussi sa maigreur et ses mines rougissantes – dès qu’un dialogue s’engage avec les autres.
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Une rapidité d’écriture et de tournage d’autant plus surprenante qu’elle voisine, en dépit d’une apparence de simplicité et de fluidité extrêmes du récit, avec un sens aigu de la chausse-trape narrative, du hoquet spatio-temporel, de la boucle hallucinogène.
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Une griserie mélancolique, joyeuse et désillusionnée.
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On retrouve ainsi chaque nouvelle proposition de HSS comme on rejoindrait avec impatience un ami déjà un peu ivre au bar du coin et qui, à chaque rendez-vous, nous raconterait ses énièmes péripéties amoureuses mi-comiques mi-tragiques sur un ton à la fois badin et mélancolique, à la frontière de la rêverie et de la projection mentale.
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Des échanges maladroits naissent de savoureux effets comiques. Mais aussi une déclaration d'amour à faire fondre les coeurs les plus endurcis. —
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Un credo du ressassement infléchi, parfois, par une forme de repli, dont on sort pourtant sensiblement grandi, voire exalté, et dont on ne se lasse pas.
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Court (1h08, générique compris), "Hill of Freedom" est comme l'aquarelle d'un grand maître, une esquisse qui prend peu à peu forme sous nos yeux.
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Un petit Hong Sang-Soo vaut mieux qu'un grand n'importe quoi. Séduisant et de saison.