France 2 diffuse la dernière oeuvre de Claude Chabrol, Bellamy, ce mardi 26 août à 22h30. Découvrez comment Gérard Depardieu évoquait leur collaboration, dans les pages de Première, un an et demi avant la disparition du cinéaste.Lors de la promotion du film Bellamy au début de l'année 2009, Gérard Depardieu rechignait à admettre que sa rencontre au cinéma avec Claude Chabrol était arrivée sur le tard. "Tardive, tardive... On se connaît depuis des lustres sans se connaître, on fréquente les mêmes personnes depuis toujours, on a les mêmes références, on lit les mêmes polars, il regarde Un flic à Miami, moi aussi, il pense que la télé aide à mourir, moi aussi, il a fait cinquante-sept films, j’en ai fait un paquet. On n’a pas eu à se rencontrer. Rien de ce qu’il est ne m’est étranger, et réciproquement. Le cinéma ou son industrie, ce sont des familles...".Des propos qui laissent songeurs, quand on sait qu'un an et demi après cette interview pour le magazine Première, le cinéaste français récompensé par la Caméra d'or en 2009 au Festival de Berlin disparaissait pour de bon, laissant cette dernière oeuvre avec Depardieu achever 50 ans de carrière. Claude Chabrol est mort à cause d'un lymphome non soigné à l'âge de 80 ans, le 12 septembre 2010. Mais ça, le héros de Bellamy ne pouvait pas le deviner.A l'époque, le comédien prétendait savoir "ce qui gêne Claude dans le cinéma aujourd’hui...". Il s'expliquait : "La plupart des films ne sont pas tournés par des cinéastes mais par des techniciens qui illustrent des scénarios. J’étais en Égypte, j’ouvre la télé. Une image a suffi pour que je devine qu’il s’agissait d’un film de Claude. C’est ça qu’on cherche à faire : des films tournés par des cinéastes, où la notion de mise en scène a un sens. Chabrol fait partie des cinéastes écrivains. Il y a des cinéastes musiciens, des cinéastes peintres, comme Pialat.""Aujourd’hui, on tente l’image parfaite, le corps parfait, le visage parfait... Rien n’est plus ennuyeux que la perfection. On meurt d’ennui devant des films glacés qui ne veulent rien dire pour personne", déplorait l'acteur des Valseuses, Buffet froid, Le Dernier Métro ou encore Sous le soleil de Satan. Conscient de ne plus être "utile" à ces cinéastes qu'il chérit, car "trop cher", comme son vieil ami Blier qui peine à trouver des financements, il déclarait dans les colonnes de Première en 2009 : "On ne monte plus un film sur mon nom. Je n’ai rien de 'bankable', comme on dit salement, et j’en suis très content. Je n’ai pas d’identité."Après autant de films (environ 150) et près de cinquante pièces de théâtre, concluait la journaliste Anne Diatkine dans son interview, on apprenait que Gérard Depardieu ne parvenait plus à suivre le désir d’un jeune cinéaste inexpérimenté. "Avec Claude Chabrol, racontait la star, je pourrais encore faire vingt ans. Si j’étais ambitieux, je chercherais à toujours avoir un film d’auteur sur le feu... Mais, justement, je ne le suis pas."L'histoire de Bellamy : Comme chaque année à la belle saison, le commissaire Paul Bellamy vient séjourner à Nîmes dans la maison de famille de sa femme Françoise qui rêve de croisières au bout du monde... Paul ne peut se passer de Françoise mais il déteste les voyages. Un double prétexte le cloue sur place : l'arrivée inopinée de Jacques son demi-frère, aventurier au petit pied, porté sur la bouteille; et l'apparition d'un homme aux abois qui lui réclame sa protection. Dans son désir empathique d'aider les uns et les autres, si possible en restant sur place, Paul leur consacrera son temps et ses efforts. Sa curiosité naturelle à enquêter y trouvera son compte. Sa position de frère aîné lui donnera davantage de fil à retordre...Propos recueillis par Anne Diatkine pour Première. Bellamy est diffusé ce soir à 22h30 sur France 2
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