Pauline détective sera suivi de La Belle et la belle. Première vous les conseille.
France 3 proposera ce soir une programmation spéciale Sandrine Kiberlain. La comédienne de 9 mois ferme sera d'abord dans Pauline Détective, une comédie de Marc Fitoussi sortie au cinéma en 2012, puis dans La Belle et la belle, de Sophie Filières (2018), où elle donne la réplique à son "double" Agathe Bonitzer. Ces deux films avaient bien plu à la rédaction de Première. Voici les détails.
Pauline détective
Synopsis : Pauline, journaliste, croit fermement en sa réussite professionnelle et sentimentale. Plaquée la veille des grandes vacances, sa soeur l'emmène en Italie. Au lieu de se consoler, elle se met en tête d'élucider un crime commis dans leur hôtel. Du moins le croit-elle.
L'avis de Première : Dès l’ouverture, le film de Marc Fitoussi donne le ton : rythme vif et gaillard, dialogues vitaminés, photo imitation Technicolor et casting pétillant. Coloré et ludique, ce feel-good movie puise son inspiration dans les romans policiers de la Bibliothèque verte façon Caroline Quine et Enid Blyton (cités explicitement à l’écran), ainsi que dans les tabloïds sanglants (Sandrine Kiberlain, parfaite, invente des unes racoleuses à la Angelo Di Marco chaque fois que son imagination la titille). Ce côté superficiel assumé et ces références transparentes ralentissent parfois le rythme du film, mais ils lui donnent aussi une cohérence et un charme certains. Comme lors d’une murder party ou d’une séance de Cluedo, on passe un très bon moment si l’on est prêt à jouer le jeu.
Rebecca Marder : "Avec Sandrine Kiberlain, ce fut le coup de foudre immédiat"La Belle et la belle
De quoi ça parle ? Margaux, 20 ans, faire la connaissance de Margaux, 45 ans : tout les unit, il s'avère qu'elles ne forment qu'une seule et même personne, à deux âges différents de leur vie…
Notre critique : Margaux (Agathe Bonitzer), 20 ans, rencontre Margaux (Sandrine Kiberlain), sa version quadra d’elle-même, qui passe son temps à lui spoiler les futurs épisodes de sa vie avec un naturel désarmant. Sophie Fillières s'amuse de ce pitch de comédie fantastique à la "Peggy Sue s’est mariée" mâtiné de Hong Sang Soo, dans un premier mouvement plein d’allant : dès lors qu’on adhère à la langue anti-naturaliste de la réalisatrice, on tombe rapidement sous le charme de ce ping pong spatio-temporel à la fois très concret et loufoque, véloce, carburant aux syncopes ludiques et autres contre-temps comiques par le biais d’un montage alterné. Hélas, ce bel élan décalé s’essouffle, pour se lover ensuite dans la dialectique plus conventionnelle de la comédie du remariage et du triangle amoureux. Ça reste plaisant à regarder et intelligemment dialogué, mais plus ronronnant dans la mise en scène : les jeux de correspondances et de symétrie sur les couleurs, qui évoluent à mesure que les deux héroïnes se confondent ou reprennent leur place, peinent à redynamiser visuellement un récit émoussé. Restent de beaux numéros d'acteurs (Poupaud, pimpant en playboy entre deux âges - littéralement, puisqu'il hésite entre les deux "versions" de Margaux) et surtout d’actrices : face à la grâcieuse Bonitzer, Kiberlain nous gratifie de quelques désopilantes saillies burlesques. Il faut la voir « danser » impassiblement dans une soirée de jeunes ou ranger un paquet de petits pois congelés à coups de pioche.
Sandrine Kiberlain : "J'ai besoin d'un public pour jouer la comédie"
Commentaires