Le Cinquante nuances de Grey polonais débarque sur la plate-forme. Une débandade totale.
N’importe quel film sur Netflix fait le buzz. On dit bien n’importe lequel. Avec 365 Dni ("365 jours" en français), film érotique teasé comme le Cinquante nuances de Grey polonais, on touche au Graal en la matière. On passe vite sur l’intrigue. Un mafieux italien s’éprend d’une belle Polonaise qu’il enlève et séquestre pour mieux la... séduire. Deadline pour parvenir à ses fins : 365 jours. Voilà. C’est à peu près tout malgré une tentative de donner une épaisseur “gangster” à la toile de fond. « Les femmes sont un paradis pour les yeux et un enfer pour l’âme », dit ainsi le père du héros à son fils, avant d’être tué devant ses yeux. La dernière phrase prononcée par le personnage est donc un avertissement -en priorité haute, donc- sur la dangerosité des femmes, soit la caution de tout ce qui va suivre, kidnapping, séquestration, menottage, humiliations, etc.
Forcément, cinq ans plus tard, le bellâtre en question est conditionné. Il intime une fellation à une hôtesse de l’air, qui sourit une fois sa tâche accomplie. Cette représentation honteusement machiste des rapports hommes-femmes étonne d’autant plus que le film est l’œuvre d’une femme, Barbara Bialowas. “Male gaze” ou “Female gaze”, par conséquent ? On s’y perd mais là n’est pas vraiment la question. 365 Dni est une triste pantalonnade érotique, filmée comme les produits calibrés de M6 du dimanche soir, qui exploite la veine SM de Cinquante nuances de Grey sans l’ombre d’une quelconque originalité. Les scènes de sexe auraient été non simulées ? Grand bien fasse aux acteurs (beaux comme des Dieux grecs), elles n’impressionnent pas. Pire, elles sont risibles. Ce qu’on retient à l’arrivée du film est plus problématique. La femme y reste cet objet “achetable” (il y a des scènes de shopping à la Pretty Woman), désirable et soumise. Une vision machiste héritée de l’ancien monde, totalement obsolète. Comme 365 Dni.
365 Dni, sur Netflix
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