Henri MONNIER

Auteur dramatique, caricaturiste et comédien français, Henri Monnier est un artiste aux talents multiples. Il est connu pour ses nombreuses caricatures réunies dans plusieurs recueils, dont Scènes populaires dessinées à la plume et Scènes de la ville et de la campagne. Il est l’auteur d’une dizaine de pièces de théâtre, parmi lesquelles on compte Un enfant du peuple et Le Roman chez la portière. Henri Monnier est né le 7 juin 1799 à Paris. Il est issu d’une famille modeste. Son père est un fervent patriote qui travaille dans l’administration, puis dans la garde nationale et qui recevra la Légion d'honneur. Henry Bonaventure Monnier de son vrai nom fait ses études secondaires au lycée Bonaparte. Il entame ensuite un stage éphémère au sein d’une étude de notaire. Parallèlement, le jeune français se rend souvent dans les ateliers du peintre Anne-Louis Girodet-Trioson. En 1816, Henri Monnier entre dans la vie active en suivant les traces de son père dans l’administration. Il travaille en tant qu’expéditionnaire dans un local de la Chancellerie. Fortement attiré par les arts picturaux, il fréquente, après l’atelier de Girodet, celui du peintre Antoine-Jean Gros. C’est là, vers 1819, qu’il fait la connaissance de plusieurs artistes telles que le jeune Britannique Richard Parkes Bonington, le graveur Nicolas Toussaint Charlet et le décorateur Eugène Louis Lami. Tous sont unis par la passion du dessin. Henri Monnier est un jeune homme espiègle, il amuse ses condisciples de l’atelier par ses nombreuses facéties. Son titre de fonctionnaire commence à lui inspirer le dessin caricatural. À cette époque le jeune artiste entame les premières esquisses de ce qui remplira son recueil de dessins intitulé Les mœurs administratives. Son attitude de plaisantin n’est strictement pas au goût de son maître à l’atelier de peinture, c’est la raison pour laquelle Monnier est renvoyé. Dans les années 1820, il quitte la France pour l’Angleterre. Installé à Londres, il compte parmi les nombreuses personnes qui fréquentent les théâtres de cette grande ville européenne. Henri Monnier croise le chemin de George Cruikshank. C’est un dessinateur anglais réputé, spécialisé dans la caricature. Les deux hommes deviennent très vite de grands amis. Dès lors, Henri Monnier apprend la lithographie. Il publie ses premières œuvres dans ce genre, dont Exploitation générale des modes et ridicules de Paris et de Londres en 1825. L’année suivante, il retrouve son condisciple Eugène Lami, venu à son tour en Angleterre. Ensemble, ils mettent au point un recueil de lithographie intitulé Voyage en Angleterre, publié en 1829. Entre temps, Henri Monnier rentre en France. Là, il entre en contact avec un grand nombre de romantiques, tels que le dramaturge Alexandre Dumas, le poète Théophile Gautier et l’écrivain Henri Beyle, plus connu sous le nom de Stendhal. Grâce à son sens de l’humour, Monnier est très réclamé dans les réceptions et soirées, il y fait de petits sketchs improvisés qui plaisent à ses contemporains. D'ailleurs, ceux-ci sont sa principale source d’inspirations, grâce à laquelle il publie de plus en plus de lithographies. Le dessinateur devient dramaturge en 1829, lorsqu’il présente sa première pièce intitulée Les Mendiants. En 1830, il publie les Scènes populaires dessinées à la plume, recueil dans lequel on retrouve M. Prudhomme, un personnage qu’il invente et qui devient très vite célèbre. L’année suivante, il présente sa deuxième pièce de théâtre, La Famille improvisée. Le spectacle remporte un vif succès. Suite à cela, Monnier monte lui-même sur les planches pour interpréter ses propres personnages, comme celui de Prudhomme. Il se produit en Belgique et en Hollande. Au terme de cette expédition il fera notamment paraître Impressions d'une tournée en Hollande en 1845. Parallèlement, il participe à l’illustration d’ouvrages comme Le Museum parisien et Les Français peints par eux-mêmes. Henri Monnier se penche plus sérieusement sur le théâtre et la rédaction dans les années 1850. Il monte sur scène à l’odéon en 1852, avec le vaudeville intitulé Grandeur et Décadence de Joseph Prudhomme. En, 1855, il réitère l’expérience avec Peintres et Bourgeois, toujours à l’Odéon. La même année, il présente au Palais Royal, les œuvres intitulées Le Roman chez la portière et Le Bonheur de vivre aux champs, puis, au Théâtre des variétés, il monte Monsieur Prudhomme, chef des brigands. Ayant fait de la critique des moeurs sociales sa spécialité, Henri Monnier publie Les Bas-fonds de la société en 1862, mais ne rencontre pas de grand succès avec cet ouvrage. Amoureux du dessin depuis son jeune âge, il continue à croquer avec verve et entrain ses contemporains.Vers la fin des années 1860, il publie des dessins à l’aquarelle dans le recueil Les Diseurs de rien. En outre, il réalise un certain nombre de portraits d’acteurs et d’autoportraits. Il décède le 3 janvier 1877 à Paris. Sa dernière pièce, Cendrillon ou la Pantoufle merveilleuse, est jouée en 1879.