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En juin 2013, un ex-analyste de la NSA révèle que les États-Unis espionnent la planète entière et déclenche l’un des plus gros scandales de notre époque. Son nom est Edward Snowden, il est toujours réfugié en Russie et considéré comme un traître dans son pays, où il risque la prison à vie. Laura Poitras raconte l’histoire de cette fameuse semaine en temps réel, de l’intérieur. Huit jours durant lesquels, retranché dans une chambre d’hôtel de Hong Kong, Snowden a donné rendez-vous dans le plus grand secret à la cinéaste et à Glenn Greenwald, du "Guardian", les journalistes qu’il avait choisis comme premiers passeurs de ses révélations. La nature exceptionnelle du dispositif et l’intelligence avec laquelle la réalisatrice l’a exploité donne plusieurs identités à "Citizenfour". C’est d’abord le making of d’un scandale mondial mûrement réfléchi et minutieusement orchestré dans quelques mètres carrés, qui montre la détermination de Snowden et la manière dont il appréhende l’énormité de ce qu’il est en train de faire (il sait parfaitement ce qu’il risque). C’est ensuite un thriller qui prend d’autant plus aux tripes que ses enjeux sont bien réels, doublé d’un formidable film de presse où le journalisme retrouve tout son pouvoir romanesque : la séquence où ils communiquent par petits papiers interposés qu’ils déchirent pour déjouer d’éventuelles écoutes enterre toutes les scènes emblématiques du genre. C’est enfin le portrait ambigu d’un type fascinant, génie de l’ombre qui se prépare à entrer dans la lumière et à affronter les conséquences de ses actes en doutant de sa coiffure dans le miroir de sa salle de bain. Voilà donc une histoire vraie qui ringardise toute tentative hollywoodienne d’en faire un film. On se demande en effet comment Oliver Stone, qui travaille précisément sur ce projet, pourra surpasser cela.
Toutes les critiques de Citizenfour
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Grâce à un montage à peu près parfait, épuré à l’extrême, la réalisatrice fait de son film le fantôme documentaire d’un film de Michael Mann ("Révélations", évidemment) : sens aigu du personnage, agencement sophistiqué des destins, sensation de surveillance judicieusement distillée. Quelque chose de limpide et de très intense parcourt les moments captés par le film.
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On se demandera juste quel besoin a ressenti la réalisatrice de venir souligner ces moments déjà impressionnants d’une bande-son facile et un peu déplacée, avec des rythmes semblables à des battements de cœur, histoire de faire monter la tension de manière sensible.
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Tension à couper au couteau de cette chambre d’hôtel, conscience de Snowden d’être en train de perdre le coup d’avance qu’il avait sur l’adversaire, pressentiment de tous les personnages présents dans la pièce de vivre quelque chose d’unique et d’inconnu : du cinéma comme on en rêve.
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Tourné entre Hongkong, Berlin, le Brésil, Londres et Washington, le formidable documentaire de Laura Poitras dévoile tout de l'incroyable aventure vécue par celui que Barack Obama qualifia d'espion, et que les services de la CIA considèrent comme un traître à la patrie.
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Formidable portrait d'un homme courageux, le film apporte aussi des éclaircissements sur cette affaire et ses protagonistes
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Chronique des origines d’un scandale planétaire, exposé minutieux des ressorts d’une machine à espionner devenue folle, "Citizenfour" est aussi et surtout le récit d’une rupture, et d’une émancipation. Une échappée.
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"Citizenfour" est un documentaire sidérant et capital. Cela méritait bien un oscar.
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Laura Poitras fait surtout de son film, qui vient de remporter l'oscar du documentaire, un suspense extra. Une simple alerte à l'incendie, dans la chambre, devient source d'angoisse : le danger rôde en permanence...
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Même s’il nous laisse un peu sur notre faim, ce documentaire légitimement récompensé d’un Oscar s’impose comme un témoignage historique indispensable sur ce héros des temps modernes, défenseur de nos libertés individuelles.
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Ces échanges dans une chambre d'hôtel de Hongkong limitent la mise en scène, mais Poitras fait preuve de belles idées dans la construction de son long-métrage, mené comme un thriller. Un document exceptionnel et oscarisé, où il est prouvé que la réalité dépasse la fiction.
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"Citizenfour" ne contient pas de scoops mais capte toutes les émotions d'un homme à un moment déterminant de son existence. La détermination, le doute, la peur.
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Après que Laura Poitras a disséqué avec son célèbre témoin les méthodes d’espionnage digitales actuelles, vous ne pourrez plus jamais regarder vos téléphone et ordinateur comme avant.
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Au-delà du portrait qu'il dresse de l'informaticien, le film est un appel à la lutte pour la démocratie.
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Laura Poitras n'a pas eu besoin de dramatiser à outrance pour donner à son documentaire des allures de thriller paranoïaque. Sans point de vue mais vertigineux.
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Les premiers échanges de la réalisatrice et de son correspondant masqué forment la matière, assez ingrate, de la première partie de "Citizenfour". Tout s'éclaire heureusement très vite et le film, alors, devient passionnant.
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On découvre un homme déterminé derrière le scandale, prêt à sacrifier sa liberté au nom de celle de tous, mais qui est aussi assailli par la peur de tout perdre. Édifiant.
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Si la réalisatrice ne juge pas Snowden, héros ou traitre selon chacun, elle le rend extrêmement sympathique avec son idéalisme, ses bonnes intentions et ses doutes.