Une drôle de comédie sur le deuil, boostée par des dialogues déments, une improbable bande de potes et une sincérité qui crève l'écran.
« Est-ce qu'il faut faire un vœu quand on disperse des cendres ? » C'est une question que vous ne vous étiez sûrement jamais posée, mais que la série Enterrement de vie de garçon amène avec une candeur déconcertante.
Paul et ses potes sont de sortie, dans un club de strip-tease. Mais ce n'est pas un "EVG" comme les autres. On n'est pas dans Very Bad Trip avec beuverie qui tourne au blackout et ses dérapages poussés à l'excès. Le garçon dont on enterre la vie, c'est Daniel, le grand frère de Paul, qui vient de se tuer dans un accident de la route. À la veille de ses funérailles, sa bande se réunit pour se serrer les coudes face à la douleur.
Sans larme ni violon, cette nouvelle mini-série décalée de Canal + s'affirme en 1h30 (4 petits épisodes seulement) comme une bouleversante variation sur le deuil. Ou comment 4 potes et 1 frangin encaissent le décès d'un des leurs. Admirablement écrite, la nuit de chagrin se décline en une farce insaisissable, qui joue avec les sentiments attendus préférant instaurer un délicieux malaise inadéquat, compensé par une sincérité évidente.
Sans jamais oublier d'être émouvante, la comédie enchaîne les séquences lunaires. Les vannes fusent avec une vivacité démente. Tant et si bien que cet Enterrement pas comme les autres provoque l'hilarité par la tension et par l'absurde. Et comme toujours dans ces séries pensées pour les répliques, le casting fait tout : Panayotis Pascot et Fary sont les fers de lance d'une bande où brillent tout particulièrement la folie de Guillermo Guiz et la révélation québécoise Adib Alkhalidey, adapte d'un humour pince-sans-rire assez spectaculaire. Une série au ton unique, à laquelle on ne s'attendait. Une comédie tendrement jouissive... parfaite pour la Saint-Valentin non ?
Enterrement de vie de garçon, en quatre épisodes, en intégralité sur Canal + le 14 février.
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