Le réalisateur de la BM du Seigneur replonge dans le quotidien de cette ville mexicaine qui l'inspire depuis des années.
On connaît Jean-Charles Hue pour ses deux magnifiques longs métrages au cœur de la communauté yéniche, La BM du Seigneur et Mange tes morts : Tu ne diras point. Mais on sait moins que depuis plus de 15 ans, il s’est pris de passion pour Tijuana, ville mexicaine située à la frontière américaine, où il se rend quasiment une fois par an et qui lui a déjà inspiré plus d’une demi-douzaine de courts métrages documentaires. Avec Tijuana Bible, il passe en mode fiction mais une fiction évidemment parfaitement documentée au point que la frontière avec la réalité y paraisse en permanence extrêmement poreuse. Il y suit un vétéran américain, blessé en Irak et installé dans le quartier chaud de la ville, venir en aide à une jeune Mexicaine dont le frère est porté disparu depuis plusieurs semaines. Tijuana Bible offre un voyage poisseux et intense au bout de l’enfer. Plus précisément dans les bas-fonds d’une ville entièrement aux mains des narco-trafiquants. L’influence parfaitement assumée et digérée de Sam Peckinpah plane sur ce film sous haute tension, où réalité et cauchemar ne font qu’un. Hue n’en rajoute jamais, il se saisit juste pleinement de l’extrême dangerosité de la ville et de ses fantômes pour embarquer le spectateur dans un voyage aussi troublant que dérangeant, en compagnie d’une étonnante troupe d’acteurs – professionnels et amateurs – dont le très charismatique duo Paul Anderson- Adriana Paz.
Tijuana Bible, en salles le 29 juillet 2020
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