LE PACTE

Ce premier film de l’égyptien Abu Bakr Shawky sur un lépreux à la recherche de ses racines a touché les festivaliers. 

Beshay, lépreux guéri mais défiguré par les stigmates de la maladie, quitte sa léproserie de toujours pour rechercher sa famille qui l’a abandonné à sa naissance. A partir de ce pitch très simple, A.B. Shawky signe un road-movie placé sous le signe de la dignité. Interprété par l’incroyable Rady Gamal, lui-même atteint de cette maladie, le héros n’est jamais filmé de façon complaisante par la caméra de Shawky qui en fait un véritable personnage de cinéma, décidé, risque-tout, tragique, jamais défini par son handicap mais par son désir d’avancer et de comprendre. La longue séquence où il partage -avec le petit orphelin nubien qui le suit partout- le quotidien d’une bande d’éclopés solidaire fait partie de ces jolis moments d’un film simple (pas simpliste) et tendre, qui fuit le misérabilisme pour s’attacher à l’humain, rien que l’humain.