Aussi intelligente que jouissive, la saison 1 a pris fin avec éclat, il y a quelques jours.
En toute discrétion, The Good Place vient de fermer ses portes. Sans faire ni buzz ni carton, elle a bouclé sa saison 1, jeudi soir, après 13 épisodes pourtant réjouissants. Car oui, The Good Place, c'est incontestablement l'une des très bonnes surprises de la saison 2016-2017. Un jardin d'Eden où s'épanouissent fantaisie, dinguerie et philosophie.
L'histoire c'est celle d'Eleanor Shellstrop, qui découvre qu'il y a une vie après la mort. Après avoir été tuée accidentellement par des caddies, sur le parking d'un supermarché, la jeune femme est accueillie dans ce Paradis qui ne dit pas son nom par Michael, une sorte de Saint-Pierre, qui lui explique le fonctionnement des lieux. Il lui révèle que seule une petite poignée de gens extrêmement vertueux ont droit à ce Nirvana. Tous les autres se retrouvent dans "The Bad Place", où mille tourments les attendent. Rapidement, Eleanor va comprendre qu'elle a été confondue avec une homonyme. Égoïste, mesquine et sans intérêt, elle n'aurait jamais dû entrer au Paradis. Et bien sûr, elle va tout faire pour y rester !
Non, il n'y a pas que les chaînes câblées et les chaînes premium qui savent se montrer inventives, en matière de comédie. Le Network NBC (qui a vu passer Friends, Parks & Rec, Seinfeld ou Community) a eu l'audace de commander cette sitcom fantasmagorique et doucement barrée, l'été dernier. Et ella a bien fait. Sacrée Meilleure nouveauté par les journalistes américains, aux derniers Critics' Choice Awards, The Good Place s'est imposée, en quelques épisodes de 20 minutes, comme une série aussi radieuse que détonnante.
Une feel good comédie qui n'est peut-être pas drôle à tomber du canapé, mais qui impressionne par la finesse créative de son écriture. Michael Schur (déjà créateur de Brooklyn Nine-Nine et Parks and Recreation) regorge de bonnes idées pour s'éclater avec son concept. Et on le suit avec bonheur dans cette visite guidée de la vie après la mort, avec ses règles bien établies, sa mythologie soignée, ses questionnements éthiques et ses personnages terriblement attachants. A commencer par Kristen Bell, qui promène sa jolie frimousse mutine dans l'au-delà avec bonheur. L'ex-star de Veronica Mars est parfaitement entourée, par le vieux Ted Danson d'abord, absolument parfait en architècte dépassé de l'au-delà, et par quelques secondes rôles charmants et solidement écrits.
Cerise sur le nuage, l'histoire, qui semble un peu trop prévisible de prime abord, prend de l'ampleur très rapidement. Les rebondissements s'enchaînent jusqu'à un énorme coup de boost à mi-parcours, avec l'introduction du "Bad Place" et l'entrée en scène d'Adam Scott, dans la peau d'un serviteur de Satan. La série devient alors agréablement déroutante et la première saison se termine, sans qu'on l'ait vu venir, sur un énorme twist final diablement malin...
On ne vous en dira pas plus, évidemment. On vous laisse plonger à l'aveugle dans cette jouissive représentation absurde et habile du Paradis, qui apporte un vent de fraîcheur bienvenu, entre les comédies hyperréalistes façon Netflix ou HBO, et les classiques sitcoms ringardes et désuètes des networks traditionnels.
Reste plus qu'à espérer que la chaîne NBC ne décide pas de renvoyer The Good Place dans les Limbes. Heureusement, tous les voyants sont au vert. La saison 2 sera vraisemblablement commandée prochainement et Eleanor reviendra, à coup sûr, à la rentrée prochaine, semer le chaos au Paradis.
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