Le créateur de Mr. Robot remet Julia Roberts en selle et creuse son obsession pour la fragilité de nos infrastructures numériques. Presque épatant.
En escapade dans un luxueux Airbnb en bord de mer, un couple (Julia Roberts et Ethan Hawke) et leurs deux enfants voient débarquer au milieu de la nuit des inconnus, G.H. (Mahershala Ali) et sa fille Ruth (Myha'la Herrold, une révélation). Ils assurent être les propriétaires de la maison et parlent d’un blackout à l’échelle de New York. Alors que le Wi-Fi et le réseau cellulaire tombent en rade, tous vont devoir cohabiter et comprendre ce qui est en train de se jouer…
Sam Esmail, créateur de la série Mr. Robot, adapte le très remarqué roman de Rumaan Alam. Un quasi huis clos autour d’une fin du monde en cours, sur laquelle le réalisateur plaque son obsession pour le hacking et son rapport nostalgique aux images - le visionnage impossible du dernier épisode de Friends, fil rouge assez dément.
Retour à l'analogique
Esmail se révèle en grand directeur d’acteurs (on y redécouvre le talent, immense, de Julia Roberts) et confirme sa réputation de formaliste surdoué à travers quelques scènes clés (un tanker géant s'échouant sur une plage ; des plans zénithaux vertigineux ; une autoroute mystérieusement blindée de Tesla…).
Le film défend la thèse qu’Internet est une pure illusion de connexion, un endroit par définition vide de matérialité. Alors Le Monde après nous prône un retour à l’analogique (donc à l’humain) plutôt qu’au numérique, au DVD plutôt qu’à Netflix (ironique). Mais Esmail pèche par excès de zèle et oublie que ce genre de fable façon La Quatrième Dimension se doit d’être emballée en 1 h 30 pour éviter de bégayer et d’éventer ses mystères.
Le Monde après nous, de Sam Esmail, avec Julia Roberts, Ethan Hawke, Mahershala Ali... Disponible sur Netflix à partir du 8 décembre.
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