Ce film de guerre en noir et blanc, porté par un sublime Kirk Douglas, revient à la télé.
Arte rediffusera en ce lundi soir Les Sentiers de la gloire, de Stanley Kubrick, suivi de Furyo, avec David Bowie.
La quatrième réalisation de Stanley Kubrick est trop souvent mise de côté dans la filmographie du cinéaste. On pense souvent à 2001 L'Odyssée de l’espace, Shining, Full Metal Jacket ou encore Orange Mécanique. Les sentiers de la Gloire est pourtant un long-métrage essentiel.
Au milieu des années 50, avant de se pencher sur la guerre du Vietnam, Kubrick se saisit du sujet de la Première Guerre Mondiale et décide de traiter le film de guerre en contournant les codes du genre. Il nous plonge dans les tranchées françaises en 1916 où le général Dax (Kirk Douglas) ordonne une attaque contre une position allemande imprenable. Dès le début de l’assaut, les soldats tombent en masse et les survivants décident de battre en retraite pour connaître un meilleur destin. S’ensuit alors un simulacre de procès contre trois d’entre eux.
Christopher Nolan : "Il faut montrer 2001 aux jeunes enfants"Dès le départ, le spectateur connaît le fin mot de l’histoire, mais Kubrick expose brillamment tout le procédé des procès de guerre. Il organise son film en trois actes distincts composés de façon théâtrale : guerre, procès puis un focus sur l’humain. On retrouve tout ce qui a fait le cinéma de Kubrick : travelling, plan séquence et de beaux décors. Filmé en noir et blanc, Les Sentiers de la Gloire montre un côté peu reluisant de la guerre et des gradés où l’ennemi est toujours invisible.
Ce film est plutôt une réflexion sur la guerre qu’un film de guerre. Porté par une prestation magistrale de Kirk Douglas et des scènes de procès superbes, il est considéré aujourd’hui comme un vrai bijou de cinéma, alors qu’à sa sortie, il n’a pas été distribué en France, suite à des pressions du gouvernement français (entre autres), qui y voyait une critique directe de l’armée française durant la Première Guerre Mondiale. Il n’a pas "censuré" le film à proprement parler, mais le mouvement contestataire fit tellement de bruit à l’époque que la production a préféré ne pas le diffuser, comme en Suisse. Ce n’est qu’en 1975, 18 ans après sa création, qu’il est sorti sur nos écrans.
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