Un tout petit docu sur l’ex-star d’Alerte à Malibu, mais qui parvient à capter l’intimité de l’actrice en même temps que le système qui l’a détruite.
C’est un docu sans vrai point de vue, ou du moins aucun autre projet que de redorer le blason de son sujet. Et pour être tout à fait honnête, ça serait quasiment infernal à regarder si le dit sujet n’était pas Pamela Anderson, 55 ans, prête à aborder tous les aspects de sa vie tant qu’elle garde le contrôle de la narration. Imaginé comme une réponse à la série Pam & Tommy (que l’ex-star d’Alerte à Malibu dit avoir vécu comme un uppercut) et un panzer promotionnel pour son autobiographie qui - le hasard fait bien les choses - sort en même temps aux États-Unis, Pamela, a love story donne la parole à l’actrice face caméra. Des interviews entrecoupées d’images d’archives, de lectures de ses journaux intimes (étonnement détaillés) et de vidéos tournées au caméscope dans l’intimité (elle a conservé des dizaines et des dizaines de cassettes dans son grenier). Tout va très (trop) vite : « l’affaire de la sextape » et ses conséquences (l’atomisation de sa carrière suite à un traitement médiatique odieux et sexiste), le rapport à ses fils, ses mensurations hors-normes, ses nombreux mariages (le sujet devient presque une blague)… Suivra inévitablement la séquence reconstruction, où Pamela monte sur les planches de Broadway pour la comédie musicale Chicago.
Pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent, le propos est lisse et gentillet. Et pourtant. Le documentaire laisse régulièrement entrevoir une création collective dévorante : un système tout entier dédié à l’objectification des femmes, qui encense les corps avant de mettre les esprits plus bas que terre. Au milieu de ce champ de ruine, Pamela Anderson, solaire et touchante, est parfaitement consciente d’être en train de jouer avec les restes de son image de sex-symbol, tout en brûlant dans le même mouvement son maillot de bain de rouge signature. À l’instar de Britney Spears dernièrement, il y a toujours quelque chose d’émouvant à voir une icône retrouver sa voix.
Pamela, a love story, disponible sur Netflix. 1 h 54.
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