Swagger
Apple

Ce drama sportif pur jus, lancé aujourd'hui sur la plateforme de streaming, ne manque pas d'ambition, mais choisit la facilité en dunkant tous les poncifs du genre.

Entre deux matchs avec ses Nets de Brooklyn, Kevin Durant, certainement le meilleur joueur NBA en activité, a trouvé le temps de produire sa première série télé. Une fiction qui s'inspire de sa propre vie et de sa percée dans le monde du basketball. Swagger se déroule de nos jours. Jace (Isaiah Hill) est un phénomène dans sa petite ville de la côte est. Grand par la taille, grand par le talent, il n'a que 14 ans mais sa voie vers la ligue nord-américaine paraît déjà toute tracée. Sa mère le pousse, jour et nuit, pour qu'il devienne le meilleur. Maglré son don, imbus de lui-même et en difficulté dans le collectif, le tout jeune Jace a encore besoin d'être guidé, cadré. C'est ce que va faire coach Ike (O’Shea Jackson Jr.). Cet ancien prospect prometteur a échoué à passer pro. Mais il poursuit sa passion en entraînant des gamins du coin, sans véritables moyens...



Le basket est roi ici, filmé de manière originale et dynamique, pour la plus grande joie des fans qui Love This Game. On vit les matchs de l'intérieur car Swagger est un drama sportif pur jus. Trop certainement. Il en devient très souvent caricatural. Jouant à fond la carte du gamin défavorisé surdoué, porté vers les sommets par une figure tutélaire, le script saute à pieds joints dans tous les poncifs - de la leçon dans la défaite aux victoires arrachées à la dernière seconde - et rebondit plus ou moins bien dans une peinture du racisme systémique de la société américaine. On passe ainsi d'un entraînement houleux à une séquence brutale dans laquelle le jeune héros adolescent se retrouve menotté sur le trottoir par des policiers zélés, pour avoir sorti les poubelles en soirée.

Parce que Swagger ne manque pas d'une certaine ambition. La balle orange sert de catalyseur pour raconter la vie de la communauté afro-américaine et comment elle voit le sport comme une porte de sortie et un ascenseur social. La série montre ainsi la pression - essentiellement familiale - exercée sur ces enfants qui se doivent de réussir, dans une société où la compétition est reine. Une société faite de cut, comprenez des "coupes", pour déterminer ceux qui restent et ceux qui sont recalés. Même chez les cadets. Être le meilleur ou ne pas être, telle est la vie de Jace, 14 ans. Un enfer psychologique que personne ne souhaite à son gamin, même si on se doute que, lui, finira pas être drafté en NBA d'ici quelques saisons...