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Enceinte à 49 ans, une joie ou un malheur ? A la tête d’une famille dysfonctionnelle (mari chômeur heureux, mère castratrice, fille-mère envahissante, petite-fille trop lucide, fils au large), Nicole ne se pose pas de question : elle ne peut pas se permettre de garder son "petit locataire". À moins que… Actrice de feel-good movie par excellence, surexpressive, capable de passer du burlesque à l’émotion en un clignement d’œil, Karin Viard imprime le tempo à ce premier film réussi et entraîne derrière elle une ribambelle de seconds rôles au diapason. Secondée pour l’écriture par le duo Fanny Burdino-Mazarine Pingeot (déjà à l’œuvre sur L’économie du coupledans un registre noir opposé), Nadège Loiseau fait preuve d’une réelle maîtrise, tant dans la gestion des arcs narratifs que du rythme et des ellipses ("ça doit être bien de se disputer avec son papa", dit la petite-fille de Nicole au square, scène courte mais suffisante pour comprendre sa situation familiale et sa psychologie). Avec son regard tendre sur les personnages et leur background et sa mise en scène soignée, Le petit locataire évoque ni plus ni moins La famille Bélier. Avec la même réussite au bout ? Christophe Narbonne