Toutes les critiques de La fête des Mères

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sophie Benamon

    Est-on obligé d’aimer son enfant tout de suite? Qu’est-ce que ça fait de voir sa mère vieillir ? A travers les destins croisés de plusieurs mamans d’aujourd’hui, Marie-Castille Mention-Shaar tresse la toile d’une communauté de femmes qui se débattent avec la maternité. Il y a d’abord, le symbole : la femme présidente de la République (Audrey Fleurot). Elle vient d’accoucher et doit apprendre à concilier sa fonction aux contraintes qu’implique un nouveau-né. Il y a la femme sacrifice (Carmen Maura) qui toute sa vie s’est dévouée pour ses enfants et les enfants des autres. La journaliste (Clotilde Courau) les a, au contraire, négligés. Et puis, il y a celle qui ne veut pas d’enfant (la trop rare Olivia Côte), professeur d’histoire de l’art qui nous révèle les origines de la fête des mères. Ces instantanés de vie nous saisissent, nous émeuvent. Nicole Garcia est époustouflante en génitrice distante qui refuse de se faire envahir par un fils possessif (Vincent Dedienne) ; Marie-Christine Barrault est renversante en mère qui perd peu à peu la boule. Marie-Castille Mention-Shaar, réalisatrice qui prend à bras le corps les sujets d’aujourd’hui (le vivre ensemble dans Les héritiers, l’enrôlement des lycéens par les djihadistes dans Le ciel attendra), propose un nouveau film très actuel qui interroge notre rapport à la plus intime part de notre vie. Un rapport fait d’amour et de malentendus, mais dont forcément on ne peut pas se passer. La scène de la maison de retraite est à cet égard absolument bouleversante. On sort du film, les larmes aux yeux, avec l’envie folle de courir embrasser sa mère.