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Troisième film de Sfar et troisième réussite, troisième preuve surtout qu'on tient un (authentique) cinéaste qui n’aime rien d’autre que brouiller les pistes. L’auteur de BD s’amuse - comme dans ses précédents films - à ne surtout pas être là où on l’attend. La mécanique thriller (parfaite), la perversité de l’intrigue du roman de Japrisot (poisseuse), intéressent moins Sfar que l’esthétisme, le design. Le cinéma. Fétichiste, vénéneux, La Dame dans l’auto est finalement moins une série B qu’une rêverie fragmentée à la Lynch, un conte de fée noir et schizo façon Polanski, mais bien ancré en France. Incroyablement shooté (le chef op surdoué Manu Dacosse déjà à l’oeuvre sur Amer signe une photo sublime), incroyablement joué (la revelation Freya Mavor toute en ambivalence est parfaite, et Biolay génial en patron flippant et manipulateur), tout cela montre l’étendue du talent de Sfar, poète inspiré bien décidé à ne suivre aucune règle narrative. Il s'autorise tout au service de la jubilation visuelle et auditive, il mélange les textures, les tons, les genres et les cadences, pour livrer un film étrangement intimiste, une plongée dans le système neuronale d'une femme en pleine mutation.
Toutes les critiques de La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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"La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil" impose de scène en scène son psychédélisme élégant, sa sensualité rêveuse et son suspense torride.
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On a rarement vu plus sensuel que ce polar qui restitue impeccablement la France profonde des années Pompidou.
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Ce bon polar signé par le réalisateur et dessinateur français Joann Sfar, véritable bijou de l’été, révèle une actrice aussi envoûtante que méconnue dans l’Hexagone.
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En révéler trop, c'est tuer le suspense. Ne pas en dire assez, c'est risquer l'hermétisme, et donc le rejet. Anatole Litvak, en fin de carrière, n'atteignait que partiellement cet équilibre délicat. Joann Sfar, en pleine gloire y parvient nettement plus.
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Sfar impose une véritable ligne graphique dans sa mise en scène et truffe son récit de clins d'oeil à ce cinéma des années 1970 qu'il adore (...) mais il donne l'impression de se noyer lui-même dans cet océan de faux-semblants.
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Les aspérités paraissent programmées, l’aspect décoratif est trop mis en avant, et le film, conte cruel et obsessionnel, s’en retrouve presque coupé dans son envol prometteur.
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(...) le cinéaste signe un thriller sophistiqué, vintage et mystérieux. L’émotion est hélas reléguée au second plan : difficile d’être en empathie avec des figures certes fascinantes mais désincarnées.
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par Arnaud Racapé
Un film aussi déconcertant que réjouissant, porté par un scénario totalement décousu, qu'un certain David Lynch n'aurait sans doute pas renié s'il n'avait pas eu l'idée de réaliser "Mulholland Drive".
Ce thriller onirique penche vers David Lynch, mais tombe dans l'exercice de style, façon long clip prétentieux. S'endormir pendant un rêve, c'est un comble !
"La Dame dans l’auto"… étouffe sous cette volonté permanente d’installer des ambiances, d’épouser les codes de la représentation d’une époque selon une méthode de travail où Sfar est moins le réalisateur de son film que son directeur artistique, son designer.
(...) ni le scénario, ni la mise en scène ne parviennent à donner ne serait-ce que l’illusion d’un thriller. (...) Résultat, un comble pour un film adapté de Japrisot : l’ennui n’est pas loin.
Dommage que l’intrigue, dont l’étrangeté fascine d’abord, ne tienne pas ses promesses jusqu’au bout.
Tout cela est bien joli et bien sympathique, mais enfin, que le réalisateur apprécie son interprète à ce point ne constitue pas un motif d’intérêt suffisant pour le spectateur (...) c’est raté, et dans les grandes largeurs.