La Corde
Arte

Un filin interminable sème le trouble chez ceux qui s’en approchent. Ce drame introspectif aux accents fantastiques se prend les pieds dans son concept.

Un groupe de scientifiques en poste dans un coin paumé de Norvège découvre la présence d’une corde qui semble s’étendre indéfiniment à l’intérieur d’un bois. Certains d’entre eux se mettent en tête de remonter le fil et de percer son mystère…

Sur le papier, l’épure et la bizarrerie du synopsis de La Corde, basé sur une fable de l’Allemand Stefan aus dem Siepen, n’étaient pas les moindres de ses attraits.Dominique Rocher, qui avait adapté La nuit a dévoré le monde en faisant sienne toute la sobriété de ce roman post-apo, est aussi apparu comme le pilote idéal du projet. Il serait sans doute plus juste de parler de réinvention de l’ouvrage, Rocher prenant ça et là des idées qu’il twiste et adapte pour en moderniser l’histoire. Mais, après avoir posé son puissant principe de départ, la mini-série s’enlise dans son sujet, comme paralysée par les potentiels de celui-ci.



Éminemment allégorique et métaphysique, le secret de La Corde se cache dans l’amplitude des relations entre des personnages que le MacGuffin du titre va venir éprouver, en en appelant aux tréfonds de l’âme humaine. Or, les trois épisodes peinent à faire circuler les émotions et à s’imprégner du vécu des protagonistes. Lesquels sont pourtant incarnés par un casting de première classe (Jeanne Balibar, Suzanne Clément…).

En outre, la réalisation de Rocher, conscient de ses effets, confère à la série un vrai sens de l’atmosphère, entretenu par la BO envoûtante du collaborateur régulier de Desplechin, Grégoire Hetzel. On n’était pas loin de se laisser prendre.

Les trois épisodes de La Corde seront diffusés ce jeudi soir sur Arte et sont à retrouver gratuitement sur Arte.TV.