Inspirée par le jeu League of Legends, la série Netflix est une vraie réussite - aussi bien graphique que dans son storytelling !
C’est l’un des temps forts de l’actualité Netflix pour le mois de novembre. Arcane est une série animée pour adultes inspirée par le célèbre jeu vidéo League of Legends. Quand on dit « inspirée », comprenez qu’il n’est pas nécessaire de connaître le titre de Riot Games ou son univers pour en comprendre l’intrigue et l’apprécier. Les adeptes du jeu phare dans le monde de l’esport retrouveront quant à eux quelques figures emblématiques (champions) comme Vi, Jinx, Jayce ou encore Caitlyn ou bien encore quelques évocations et références ici ou là. Mais rien de cryptique pour les néophytes qui peuvent découvrir depuis dimanche 7 novembre une première salve avec trois des neuf épisodes qui composent la première saison.
D’autres jeux vidéo ont déjà eu le droit à une adaptation en série animée Netflix avec plus ou moins de réussite. On songe à Castlevania diffusé depuis 2017 (4 saisons) ou bien encore Resident Evil : Infinite Darkness (2021 – 1 saison). Pourtant, avec Arcane, le studio Fortiche en collaboration avec le showrunner Christian Linke de Riot Games, exploite avec un talent rare l’univers dense et sous-exploité du jeu. En mêlant animation traditionnelle 2D et 3D, l’équipe parisienne donne vie à un univers de toute beauté. Difficile de ne pas être soufflé par l’esthétique de la série où chaque plan a été pensé comme un véritable tableau. Décors et personnages jouissent d’un niveau de détail et de finition digne de celui de longs métrages d’animation. Chaque épisode, d’une quarantaine de minutes chacun, a nécessité près d’un an de travail.
Il faut dire que le studio français connaît son sujet. Dès 2013, il réalise pour Riot Games le clip vidéo Get Jinxed. D’autres suivront comme Warriors (le titre du groupe Imagine Dragons qui signe par ailleurs la chanson du générique d’Arcane), Rise ou bien encore Pop/Stars du groupe virtuel de pop K/ DA. Dès 2015 les discussions commencent avec Christian Linke (Riot Games) afin d’évoquer la possibilité de créer une série animée à part entière. L’épisode pilote est mis en chantier dans la foulée. Six ans, une pandémie et deux déménagements plus tard, les effectifs de Fortiche sont passés d’une cinquantaine de collaborateurs à plus de 300.
On découvrira donc progressivement ces neuf épisodes qui suivent le destin, forcément tragique, de deux sœurs (Vi et Jinx). L’intrigue prend place dans le monde de Runeterra. Dans la cité de Piltover vit une population aisée et privilégiée. Tout l’opposé du district de Zaun dans la bas-fonds où la population tente de survivre entre violence et pauvreté. Les deux héroïnes vont s’aimer, s’entraider, se protéger, se déchirer, s’opposer dans un monde où une magie ancestrale refait surface et attise les craintes autant que les convoitises. Arcane livre un récit sombre et touchant. Rangez les mômes car le programme se destine à un public averti (classification 16+).
Non pas en raison de la violence visuelle de certaines scènes mais bien plus pour sa noirceur et les thèmes qui y sont abordés. Même s’il s’inspire d’un jeu vidéo qui a fait fi de tout récit au profit d’une action pure et dure (sur le mode du Moba), Arcane n’est pas une série qui multiplie les séquences de combats. La narration prime ici sur les scènes plus spectaculaires et toujours magistralement mise en scène. Une première pour du League of Legends et une opportunité unique de développer un univers dont la richesse était jusqu’ici restée dans l’ombre. Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette série visuellement époustouflante mais aussi véritablement écrite qui, dès les trois premiers épisodes, parvient à susciter quelques belles émotions. Autant être clair : que l’on soit gamer ou non, il faut avoir vu Arcane.
Arcane sur Netflix
Épisodes 1 à 3 dès le 7 novembre,
Épisodes 4 à 6 dès le 13 novembre
Épisodes 7 à 9 dès le 20 novembre
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