La nouvelle série Star Wars débarque sur Disney + avec un style terre-à-terre qui tranche sérieusement avec l'univers de fantasy de George Lucas. Audacieux, mais pas totalement abouti.
La Galaxie très très lointaine n'a jamais semblé aussi proche de la nôtre. Disney + lance aujourd'hui sa nouvelle série Star Wars, sans sabre laser, ni Jedi. Bien loin du Mandalorian ou d'Obi-Wan Kenobi, Andor délaisse les déserts de Tatooine pour nous emmener sur la planète Morlana One, celle d'où vient Cassian Andor.
Nous sommes cinq ans avant les événements de Rogue One: A Star Wars Story (le film de 2016), durant l'installation de l'Empire. Diego Luna revient jouer le bad boy ténébreux, qui se retrouve mêlé à une histoire de meurtre. Obligé de s'enfuir, il va rejoindre quelques combattants cachés dans les forêts de la planète minière Ferrix. Des Guérilleros pas bien organisés, mais qui forment déjà les prémisses de l'Alliance Rebelle...
La première chose qui distingue Andor des autres, c'est son look. La nouvelle série Star Wars a été réalisée sans "The Volume", cette technologie high tech, faite d'arrière-plans numériques super-HD qui fournissent les toiles de fond de Kenobi et The Mandalorian. La production a mis le nez dehors. Elle est sortie du studio pour filmer, en partie, dans des décors réels, offrant une esthétique rafraîchissante. Les vallées sont luxuriantes, les rues et ruelles de Morlana One semblent concrètes, palpables, avec un sentiment de profondeur. Une ambition visuelle cinématographique vivifiante, qui accompagne l'ambition artistique de la série : sortir de la fantasy, pour transposer Star Wars dans un univers plus gris, plus âpre, plus cinglant.
C'est - dans une moindre mesure - ce que Rogue One avait commencé à faire. Ce préquel du préquel pousse un peu plus loin le curseur, sous la plume de Tony Gilroy, l'homme derrière Jason Bourne. Andor réussit bel et bien à imposer son atmosphère naturaliste qui change de Star Wars. Malheureusement, le scénario n'est pas à la hauteur. Les belles promesses d'Andor se perdent dans une narration molle, qui étire sur trois épisodes ce qui aurait dû être un prologue de film de 10 minutes. Ce n'est pas pour rien si Disney a changé sa stratégie de sortie, en mettant en ligne directement les trois premiers chapitres d'Andor aujourd'hui (au lieu d'un seul habituellement). Sans climax, sans énergie, sans flamme, ils s'échinent à installer Cassian et une galerie de personnages secondaires pas très intéressante, embourbés dans des dialogues sans vie.
Oui, Andor décolle réellement avec l'épisode 4. L'action se met enfin en place. De vrais enjeux apparaissent. Mais on est encore loin du drama d'espionnage bourré de suspense qu'on espérait de la part d'un auteur comme Tony Gilroy. La saison 1 a encore 8 épisodes pour sonner la révolte... En sachant que la saison 2 (en 12 épisodes également) est déjà commandée, pour nous emmener jusqu'à Rogue One et à l'attaque du QG de l'Empire sur la planète Scarif. Sur le papier, Andor en a donc encore sous la pédale. On espère qu'il n'attendra pas la saison 2 pour passer la vitesse lumière.
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