Chapelwaite
Epix

Une adaptation macabre et en costumes de "Celui qui garde le ver". Lent mais envoûtant.

Jerusalem's Lot n'est pas forcément l'oeuvre la plus connue de Stephen King. Et pour cause, il s'agit en fait d'une simple nouvelle publiée au sein du recueil Danse macabre (en 1978) Mais la production a mis les petits plats dans les grands pour faire Chapelwaite, et créer un univers riche de détails, sombre et saisissant, à voir en intégralité sur Prime Vidéo en France dès aujourd'hui.

Nous voilà replongés au beau milieu du XIXe siècle, dans une Amérique puritaine en construction. Après une enfance pour le moins traumatisante, le Capitaine de vaisseau Charles Boone a passé des décennies à parcourir les mers. Après le décès de son épouse, il décide de rentrer dans sa ville natale, et emménage avec ses trois enfants dans un manoir dont il a hérité aux abords d'une petite ville du Maine. Mais de la bâtisse émanent de mystérieux bruits. Et les voisins ne semblent pas franchement heureux de voir revenir un Boone s'installer dans le coin. Il faut dire que selon la rumeur, une macabre malédiction touche la famille depuis des générations.



Le décor est planté. Et il ne trompe pas. On est bien dans une série d'atmosphère. Une histoire d'angoisse marquée du sceau du King. Pas vraiment spectaculaire ni sanguinolente dans son approche de l'épouvante, mais plutôt lancinante. Chapelwaite prend son temps. Parfois un peu trop. La réalisation peu inspirée n'aide pas, mais le superbe décor historique nous garde toujours dans l'ambiance. La production est particulièrement soignée. La nouvelle d'origine, écrite sous une forme épistolaire, a été complètement revisitée pour tenir 10 épisodes de 60 minutes. Et Adrien Brody s'occupe du reste. La star multifonction de Wes Anderson brille dans la peau de ce père de famille aussi charismatique qu'énigmatique, personnage taiseux auquel il apporte une profondeur insondable, tour à tour envoûtant et touchant. Du Stephen King dans le texte.