Elle réussit des débuts de comédienne épatants dans le nouveau long métrage du réalisateur de Welcome, un Roméo et Juliette des temps modernes. Rencontre
A quand remonte votre envie de faire du cinéma ?
Sabrina Levoye : Ca m’est tombé dessus à l’époque où j’étais en CM2 un jour où je regardais Disney Channel avec ma meilleure amie ! (rires) Je ne sais toujours pas précisément pourquoi mais ça ne m’a jamais lâché. Sauf qu’évidemment, à ce moment- là, je n’avais encore la moindre idée de comment faire. Puis, au collège, c’est ma prof de français qui, en me voyant jouer dans le cadre de l’école, m’a poussé à prendre des cours en dehors. Je l’ai vraiment fait en arrivant au lycée
Comment vous retrouvez- vous à passer le casting du film de Philippe Lioret ?
C’est le tout premier que je passe ! Je suis, tombé sur la petite annonce en sortant un soir justement d’un de mes cours de théâtre. Il était écrit qu’ils recherchaient des acteurs pour un Roméo et Juliette des temps modernes. Le personnage féminin avait 16 ans. Je me suis dit pourquoi pas moi ? Je suis rentrée chez moi, j’ai envoyé tout de suite toutes les photos et infos demandées et on m’a convoquée
En quoi consistaient ces premiers essais ?
Il s’agissait de deux scènes du film. Et quatre mois après, alors que je pensais que c’était perdu, on me rappelle pour un call- back. Cette fois- ci avec Philippe Lioret. Je savais qu’il avait vu environ 80 jeunes filles et que nous n’étions plus que trois. Là, la pression monte. Je suis hyper stressée. Et donc à côté de la plaque. Je joue la scène au lieu de la vivre. Et en arrivant au bout, je pense que c’est vraiment foutu pour moi. Je suis en larmes. Philippe le voit et au lieu de me dire de partir, il me demande de retourner dans le couloir et de refaire la scène en essayant de la vivre et de comprendre ce que le personnage ressent. Il me demande si je m’en sents capable et je lui réponds que oui ! Ca a été un déclic. J’ai compris que j’avais touché juste. J’avais trouvé le personnage et compris comment l’incarner. Et Philippe m’a rappelée le lendemain pour dire que j’étais prise
A partir de là, comment travaillez- vous sur ce personnage de jeune femme tombée sous le charme du fils de celui qui a viré son frère au supermarché où il travaillait et embarquée dans une histoire d’amour impossible ?
On a répété deux mois avec Philippe et tous les comédiens du film. Un moment décisif pour moi. Une formation accélérée et la meilleure manière d’apprendre à se connaître. Philippe, lui, avait une obsession : que nous sachions tous le texte par cœur, à la virgule près, avant que le tournage commence. Et il filmait tout avec sa petite caméra. C’était comme un premier tournage avant le « vrai ».
Qu’est ce qui vous avait séduite dans ce personnage ?
Sa capacité à ne jamais rien lâcher malgré les obstacles incessants mis sur sa route et se construire un avenir qui ne lui est pas donné tout cru
Dans quel état étiez- vous le tout premier jour de tournage ?
Malgré les deux mois de répétition, le stress était vraiment présent. Ne serait- ce qu’à cause du monde sur le plateau auquel je n’étais pas habituée. La concentration est donc différente. Mais une fois que le premier clap a été donné, j’ai été vraiment dedans et le stress a du coup disparu.
Qu’est ce qui vous a séduit dans le travail avec Philippe Lioret ?
Sa justesse et sa capacité à te faire comprendre avec facilité et précision ce qu’il veut. Il t’aide à trouver le ton juste.
Comment on se sent le dernier jour de tournage ?
La tradition veut que l’on applaudisse votre dernier plan. Mais quand ça m’est arrivé, je ne l’avais pu venir, je ne pensais pas que c’était déjà fini donc j’ai fondu en larmes. Et les jours qui ont suivi ont été difficiles. Il y a un manque évident. Et j’ai évidemment plus que jamais envie d’en faire mon métier. En attendant, je gagne ma vie à côté. Celui qui joue le PDG du supermarché est un vrai PDG, d’une boîte informatique. Et il m’a proposé de bosser dans sa société, à l’accueil, avec une bienveillance incroyable puisqu’il me laisse libre si j’ai des essais ou le jour où j’aurai un tournage. C’est une chance immense. Aujourd’hui, j’ai un agent et j’espère que le film donnera envie à des cinéastes de me rencontrer. Mais je ne suis pas pressée.
Quelles sont vos comédiennes préférées aujourd’hui ?
J’ai grandi en regardant Sophie Marceau dans La Boum. Et je suis très admirative de Leïla Bekhti et Adèle Exarchopoulos.
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