Tom McCarthy dirige Damon et une épatante Camille Cottin dans un film qui peine à tenir ses objectifs.
Présenté hier hors compétition à Cannes, Stillwater est un drôle de projet hybride, à cheval entre Hollywood et la France : co-scénarisé par Thomas Bidegain et Noé Debré, le film est réalisé par Tom McCarthy (Spotlight), a été tourné en grande partie à Marseille et est incarné par Matt Damon et Camille Cottin. L'histoire de Bill Baker (Damon), foreur de pétrole du fin fond de l'Oklahoma, qui s'installe dans la cité phocéenne pour tenter de faire innocenter sa fille (Abigail Breslin), accusée d'un meurtre qu'elle nie avoir commis. Bloqué par la barrière de la langue, il demande de l'aide pour la traduction à Virginie (Cottin) et sa jeune fille, avec qui il se lie d'amitié.
Entièrement fabriqué sur des promesses jamais tenues, Stillwater se déguise d'abord en film judiciaire, puis en thriller, avant de bifurquer vers le revenge movie l'espace de quelques instants... pour mieux faire un 180 degrés en direction de la romance et du drame familial. Un enchaînement de fausses pistes pas toujours heureux, comme autant de métaphores un peu grossières du voyage intérieur de son héros, redneck bourru en quête de rédemption, d'ouverture sur le monde et de liens familiaux. Le script n'évite pas les rebondissements improbables, qui diluent un peu la plus belle idée du film : décrire les Etats-Unis à travers les yeux des Français, et la France à travers ceux d'un Américain.
Heureusement, Matt Damon (formidable dans un pur rôle de composition) et Camille Cottin tiennent fermement la baraque (leurs scènes en duo sont les meilleures), permettant à Tom McCarthy de faire passer l'essentiel de son message sur les préjugés et la différence, ainsi que de dérouler une chronique plutôt bien vue de la classe ouvrière.
Stillwater sortira le 22 septembre prochain en France.
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