Affiches sorties de films mercredi 12 août 2020
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Ce qu’il faut voir cette semaine.

L’ÉVÉNEMENT

LIGHT OF MY LIFE ★★★☆☆
De Casey Affleck

L’essentiel
Neuf ans après son mockumentaire I’m not here, Casey Affleck retourne derrière la caméra mais pour une fiction cette fois. Il nous propulse dans un futur proche où une pandémie a rayé de la carte toute la population féminine à l’exception donc d’une gamine de 10 ans (Anna Pniowsky, une révélation), miraculeusement épargnée que son père (Affleck lui-même) veut à tout prix protéger de ce monde hostile. Leur quotidien est donc condamné à n’être qu’une succession de fuite permanente et de subterfuges. Sauf que Rag n’est plus une enfant et que sa soif grandissante d’indépendance va à l’encontre de ces principes de précaution. Entre film post- apocalyptique et coming of age story, Affleck privilégie ici une troisième voie : le portrait d’un amour fusionnel père- fille. Où la délicatesse infinie de son geste contraste avec la violence de la situation et créée une atmosphère prenante qui vous enveloppe pour ne plus vous lâcher.
Thierry Cheze

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PREMIÈRE A AIMÉ

YAKARI ★★★☆☆
De Xavier Giacometti et Toby Genkel

Le héros de papier créé par Job et Derib prend vie sur grand écran -après une adaptation en série pour la télévision. Qui est-il, se demandent peut-être les plus jeunes d’entre vous ? Le film nous l’apprend puisqu’il s’agit d’une origin story inédite, reprenant des éléments du tout premier album qu’elle enrichit notablement.
Christophe Narbonne

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LIL’BUCK : REAL SWAM ★★★☆☆
De Louis Wallecan

Charles Riley, alias Lil’ Buck, est devenu une star mondiale de la danse après que Spike Jonze a mis en ligne une vidéo où on le voyait évoluer au son du violoncelle de Yo-Yo Ma. Quelques millions de vues plus tard, le street-dancer était la nouvelle coqueluche du show-biz US, adoubé par Madonna ou Benjamin Millepied. Ce documentaire raconte son histoire. Trop hagiographique quand il se concentre les récents succès de son sujet, le film passionne en revanche quand il ressuscite un monde, le Memphis des années 80-90, qui vibrait au rythme du « jookin’ », une danse de rue très complexe à exécuter (et très excitante à regarder), que Lil’ Buck s’appropria en y incorporant des éléments venus du ballet. « Plutôt que de devenir des meurtriers, on a évacué la violence dans la danse » : au-delà de la success-story d’un artiste surdoué, c’est cette histoire-là qui fascine.
Frédéric Foubert


THE CROSSING ★★★☆☆
De Bai Xue

Peipei a 16 ans. Lycéenne, elle vit avec sa mère à Shenzen et fait des aller- retours quotidiens à Hong- Kong pour étudier. Et elle a un rêve qu’elle partage avec sa meilleure amie Jo : vivre un jour Noël sous la neige au Japon. Mais pour cela, il faut de l’argent. Alors quand le petit ami de Jo lui propose de s’en faire en passant illégalement des portables par la frontière entre Hong Kong (où ils sont légion) et la Chine (où ils sont denrée rare), Peipei accepte et se met dans une spirale qui va se révéler de plus en plus dangereuse. Bai Xue a passé cinq ans à étudier de près cette jeunesse qui franchit quotidiennement cette frontière entre Shenzhen et Hong Kong. Et de multiples entretiens ont donné naissance à l’héroïne et au scénario de son premier long métrage qui traite d’un sujet o combien d’actualité (le fossé séparant Hong- Kong de la Chine qui cherche par tous les moyens à la faire rentrer dans le rang) par le double prisme d’un récit initiatique et d’un thriller. Le résultat se révèle prenant, tenu et tendu sans verser dans de la veine agitation grâce à une mise scène ludique et tonique épousant à merveille l’énergie, les espoirs, les doutes et les craintes de son héroïne superbement campée par Yao Huang.
Thierry Cheze

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PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

VOIR LE JOUR ★★☆☆☆
De Marion Laine

Marion Laine (Un cœur simple) nous entraîne ici dans le quotidien d’une maternité de Marseile sous tension face à un manque d’effectif croissant. Et elle le fait par le prisme d’une auxiliaire de maternité qui, alors qu’un drame inévitable se produit (la mort d’un bébé), voit ressurgir soudainement son passé : sa vie de rockeuse et la vérité sur l’identité du père de sa fille qu’elle va se trouver forcée de révéler à cette dernière. Servi par un casting impeccable (Sandrine Bonnaire, Aure Atika et la virevoltante révélation de Shéhérazade, Kenza Fortas, en tête), Voir le jour parle autant de renaissance que de naissance et sa réalisatrice réussit plutôt bien à mêler film social et trajectoire intime avec fluidité. Dommage en revanche qu’elle se fourvoie dans des flashbacks qui surlignent son propos et l’entraînent vers une émotion forcée contreproductive.
Thierry Cheze

THE PERFECT CANDIDATE ★★☆☆☆
De Haifaa Al- Mansour

The Perfect candidate a tout du film de la convalescence. Après deux expériences pas vraiment convaincantes en anglais (Mary Shelley et Une femme de tête, directement passé par la case Netflix), la réalisatrice de l’épatant Wadjda revient aux sources de son cinéma à travers un nouveau portrait de femme saoudienne. Après la petite fille prête à tout pour braver les interdits en s’achetant un vélo, place ici à une jeune femme médecin qui, étouffée dans son quotidien par cette société conservatrice dominée par les hommes, décide de se présenter aux élections municipales. Mais là où Wadjda transcendait son sujet en s’aventurant sur le terrain de la fable réaliste non dénué d’humour, The Perfect candidate ne parvient jamais vraiment à s’en détacher pour aller vers un autre terrain. Le récit ne manque pas d’intérêt mais tout y paraît plus scolaire, moins fluide et laisse sur sa faim.
Thierry Cheze

NANA ET LES FILLES DU BORD DE MER ★★☆☆☆
De Patricia Bardon

Nana reçoit un beau jour en apparence pourtant tranquille un coup de poing dans le cœur : son compagnon lui avoue qu’il est tombé sous le charme d’une autre. Mais une fois le choc passé, elle décide de lui rendre la pareille et de partir à la conquête d’un nouvel amour via les réseaux sociaux, avec les aléas fantasques qu’une telle entreprise peut engendrer. Il y du Eric Rohmer de Conte d’été et plus encore du Jacques Rozier de Du côté d’Oroüet dans ce voyage épique et volontiers burlesque sur la carte du tendre. Révélée en 2012 par Le noir (te) vous va si bien de Jacques Bral, Sofia Manousha évolue comme un poisson dans l’eau au fil de cette fantaisie aussi légère que maladroite. Très maladroite. Trop maladroite pour convaincre. L’interprétation inégale de nombre de ses partenaires, un scénario rempli de trous d’air et une galerie de personnages pas suffisamment aboutis gâche le plaisir. Faire léger est décidément un exercice bien complexe.
Thierry Cheze

           

Reprises
Arizona Junior, de Joel et Ethan Coen
Inception, de Christopher Nolan
Les Révoltés de l’an 2000, de Narciso Ibanez Serrador