Une histoire sanglante à revoir ce soir sur Arte.
Avril 2010, changement de registre radical pour Julie Delpy : après la comédie urbaine qu’était 2 days in Paris, La Comtesse, son évocation de la comtesse Bathory a des ambitions plastiques très différentes. Projeté au festival de Berlin cette année-là, La Comtesse fut acclamé par la presse, notamment Première. Véronique Le Bris écrivait dans notre magazine tout le bien qu'elle pensait de Julie Delpy, scénariste, réalisatrice et actrice principale de ce biopic sanglant. Voici la critique, en attendant de revoir ce film original sur Arte.
On avait laissé Julie Delpy en blonde pétillante et très drôle, un peu dépitée de traîner son boyfriend américain pendant 2 Days in Paris. On la retrouve ici dans un film d’époque, celle de la Hongrie du début du XVIIe siècle, en comtesse brune aussi sévère et autoritaire que belle et amoureuse. Un film dont elle endosse le rôle principal et signe avec maîtrise le scénario et la réalisation. Alors que sa fantaisie et sa légèreté de cinéaste étaient ses marques de fabrique, Julie Delpy opte ici pour une mise en scène épurée d’un classicisme inattendu. Avec sagesse, elle a compris que pour évoquer un sujet aussi rock’n’roll que la vie fantastique de cette sanguinaire comtesse hongroise, mieux valait choisir la sobriété. Principe qu’elle applique aussi à son jeu d’actrice, qui lui vaut de tenir haut la main le rôle-titre de ce biopic historique. Un biopic pourtant romancé puisque la Julie Delpy scénariste a manifestement pris des libertés avec la vraie vie de la comtesse, lui inventant un amoureux, dont elle a confié le rôle au bien pâle Daniel Brühl, et lui imaginant une sexualité peu conventionnelle où s’exprime sans pudeur son goût du pouvoir et de la domination... L’absence de concessions dont fait une nouvelle fois preuve Julie Delpy confirme qu’elle est l’une des réalisatrices françaises à suivre.
On the Verge, première série réussie pour Julie Delpy (critique)
Commentaires