Furiosa en blu-ray making-of
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Le préquel de Fury Road mérite un rattrapage. Ça tombe bien, sa version blu-ray est particulièrement riche.

S'il a fait sensation lors de sa projection à Cannes, hors-compétition, Furiosa n'a pas réussi à attirer les foules en salles en mai dernier. Avec 173 millions de dollars de recettes mondiales (pour 168 de budget sans compter sa publicité), a fait un flop. En 2015, Fury Road en avait gagné 200 millions de plus ! Ouch.

Les raisons de l'échec en salles de ce cinquième film de la saga de George Miller, initiée en 1979, sont multiples : l'industrie a beaucoup changé en moins d'une décennie, il s'agit du premier Mad Max sans Max, qui plus est porté par une femme -ce qui a pu entraîner des insultes de certains internautes sexistes avant même sa sortie- et Miller avait été très clair au cours de sa promotion en promettant "un animal très différent de Fury Road" -sachant que son blockbuster avait été perçu comme révolutionnaire en matière de cinéma d'action, c'était sans doute maladroit...

Mad Max Fury Road : un film hybride qui réinvente le cinéma [critique]

Si la promotion du précédent opus avait été spectaculaire, la première bande-annonce de Furiosa a déçu les fans à cause d'effets spéciaux en numérique peu convaincants. Cela-t-il suffi à refroidir une partie du public ? Cette nouvelle histoire racontant sur quinze ans le parcours de Furiosa (jouée par Charlize Theron, puis maintenant par Alyla Browne et Anya Taylor-Joy) est pourtant riche, ne se contentant pas d'être une redite de son prédécesseur, mais explorant toujours davantage l'univers de la Désolation (The Wasteland), construisant un monde post-apocalyptique toujours plus solide et crédible, fourmillant de détails plus innovants les uns que les autres.

Première avait eu un coup de cœur pour ce préquel, qui, même sans atteindre les sommets de Fury Road, reste un film d'action plein de qualités, qui ne méritait certainement pas un tel flop. Alors qu'il sort en DVD et blu-ray cette semaine en France, la rédaction vous le conseille une nouvelle fois. Surtout que son édition en coffret collector propose ensemble ces deux opus, en toute logique avec la toute fin de Furiosa, dont le générique ne donne qu'une envie : revoir Fury Road.

Sur le plan technique, déjà, c'est une nouvelle réussite – l'équipe a pris soin de la version 4K, de l'image HD au son Dolby Atmos. Le (re)découvrir chez soi, même sur un écran plus petit qu'au cinéma, reste une expérience grandiose. Sans compter que ses bonus complètent à merveille le spectacle, retraçant au sein de cinq making-ofs toutes ses étapes de fabrication.

Le premier supplément, Sur la route du Valhalla, est le plus complet, plongeant durant plus d'une heure dans les coulisses du tournage et donnant la parole à plein de membres de l'équipe technique, souvent fidèles à George Miller d'un film à l'autre de sa carrière. Les suivants, plus courts, reviennent sur l'implication exceptionnelle de la comédienne principale, mais aussi de Chris Hemsworth, particulièrement investi en Dementus, ou sur les nouveaux véhicules présentés à l'écran.

Voici douze révélations particulièrement marquantes de ces making-ofs.


Furiosa est une épopée hallucinante, un nouveau chapitre fou de la saga Mad Max

1) Ne pas se répéter
Dès les premières secondes du supplément principal, George Miller remet les points sur les i : "Quand vous faites un préquel, il ne faut pas répéter les mêmes choses, sinon ce sera compris comme une démarche cynique, et le public est vacciné contre tout cela."

Quelques instants plus tard, avouant être "accro à l'action", qu'il considère être "la forme la plus pure du langage cinématographique", il rappelle que Furiosa ne pouvait pas être conçu exactement comme Fury Road, que ce nouveau film devait apporter du neuf. Tout ce qui avait été inventé pour le premier film a cependant pu être réutilisé sur celui-ci, et enrichi, l'idée principale étant d'explorer encore davantage le monde de Mad Max. D'emblée, le cinéaste explique à quel point la préparation est cruciale sur ce genre de films, le plus gros du boulot étant selon lui conçu en pré-production, et non durant le tournage. Ou, pour citer Alfred Hitchcock : "Un long métrage se fait durant sa préparation, le film en lui-même n'en est que l'exécution."

2) Revenir aux sources de Mad Max...

Pour Furiosa, George Miller a pu réunir ses équipes principalement en Australie, notamment à Broken Hill, précisément 41 ans après Mad Max 2. Un soulagement pour l'équipe qui gardait un mauvais souvenir des prises de vue dans les déserts de Namibie (voir l'entrée suivante), même si une fois sur place "il faisait super froid", confie l'équipe en rigolant. Ce qui n'a pas empêché de Chris Hemsworth d'y tourner ses premières scènes en Dementus torse-nu...

L'idée était aussi évidemment d'arriver jusqu'aux prémisses de Fury Road, et donc de développer le personnage de Furiosa en toute logique avec ce que l'on voit d'elle dans le film suivant. Les échos entre le héros initial joué par Mel Gibson et le nouveau Paetorian Jack (Tom Burke) ou l'héroïne ne relèvent évidemment pas non plus du hasard, les moindres détails de caractère ou de costume étant scrutés de près avant de tourner.

Miller s'amuse enfin du "malentendu" initial de sa saga, affirmant qu'il avait décidé de situer le premier Mad Max dans un monde post-apocalyptique pour des raisons d'économies de budget, et que cela a tellement plu au public qu'il est aujourd'hui obligé de continuer à explorer cette idée de société en décrépitude. "Ce monde dystopique, c'est né d'une pure nécessité économique", assure-t-il. Aujourd'hui, c'est une question au cœur de la saga Mad Max. D'où cette demande à chaque nouvelle embauche sur Furiosa : "J'interrogeais chaque acteur sur leur réponse face à ce monde qui s'écroule si vite, et ce qui est amusant, c'est qu'on en a tous une. On a tous une idée de ce qu'on ferait pour survivre."

Charlize Theron et Tom Hardy dans Max Max : Fury Road (2015)
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3)... Mais éviter de revivre "le cauchemar Fury Road"

Doug Mitchell, le producteur des deux films, laisse entendre que le tournage de Fury Road a été particulièrement compliqué. Sans s'attarder, il dit même qu'"il aurait pu être mortel", ce qui colle aux échos du début des années 2010, quand George Miller a eu de graves problèmes de santé en concevant ce film, et qu'il a dû abandonner l'idée de le mettre en scène en Australie à cause d'une météo mouvementée. Le studio a choisi la Namibie, mais il y faisait chaud, le sable s'infiltrait partout, les cascades à effectuer étaient particulièrement dangereuses, et il y avait beaucoup de tensions entre les deux acteurs principaux, Charlize Theron et Tom Hardy.

Sans entrer autant dans les détails, il explique d'emblée : "Je me souviens m'être dit, sur ce tournage, qu'on aurait mieux fait de filmer Furiosa !" Car oui, ce préquel était déjà à l'étude avant même la sortie de Fury Road au cinéma.

Le tournage de Mad Max : Fury Road reste un traumatisme pour Charlize Theron

4) Furiosa a d'abord été pensé comme un film d'animation

Il a aussi été question d'une suite de la trilogie Mad Max intitulée The Wasteland, et si c'est Fury Road qui a été choisi pour être tourné en premier, ces autres projets étaient bien écrits, et story-boardés. Furiosa ayant même failli être développé en film d'animation (par Mahiro Maeda de chez Ghibli), l'équipe avait une "Bible" très détaillée comme base de travail pour toute l'équipe, aussi bien les acteurs que les créateurs de costumes, de décors, de véhicules, les armuriers...

Ils pouvaient tous y revenir dès que besoin, et discuter de ses moindres détails avec George Miller ou Nico Lathouris, déjà co-scénariste de Fury Road. Toute cette matière laisse aussi espérer la mise en chantier de nouveaux opus au sein de la franchise, si George Miller, qui fêtera bientôt ses 80 ans, décide de continuer, bien sûr.

Furiosa une saga Mad Max
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5) Nourrir le Wasteland

La richesse de ce monde avait frappé Première en découvrant Furiosa au cinéma : "La vraie star du film, au fond, c’est ce monde, écrivait-on au beau milieu de notre critique. Ce Wasteland que Miller a entrevu en un flash affolé, sur les longues autoroutes sombres des seventies, et qu’il ne veut plus quitter. Furiosa est un chef-d’œuvre de world-building, pas très loin d’Avatar 2 (dans les promesses qu’il tient, dans le plaisir qu’il offre), où le cinéaste s’éclate à peaufiner sa vision, à "augmenter" son univers. On visite Pétroville et la Bullet Farm (ces lieux cités dans Fury Road mais restés perdus dans le lointain), on s’attarde dans les corridors et les recoins de la Citadelle d’Immortan Joe. Chaque nouveau nom de personnage, chaque nouveau bolide déglingué, chaque clou rouillé, a été manifestement choisi et soupesé avec un soin maniaque. Miller exulte en constatant que le Wasteland est un réservoir d’histoires sans fin."

Au sein des bonus, on sent bien que c'est principalement cette fabrication d'un monde crédible qui intéresse le plus George Miller, qui a confié à ses différents collaborateurs des missions très précises et leur a "interdit d'utiliser du neuf." Tout devait être du recyclage, du casque en cranes au bonnet ballon de foot en passant par le costume "peau de poisson" de Scrotus (qui sert aussi de traitement contre sa maladie de peau) ou la cape en parachute de Dementus, chargée de le rendre "majestueux tout en étant pratique".

Les différentes armes ont été construites avec tout autant de soin, tout comme les camions et voitures, le char ou les multiples motos, une centaine de véhicules devant in fine  avoir "un passé, une histoire à raconter". Depuis l'Interceptor, chaque héros ou méchant de Mad Max se construit en partie par l'engin qu'il pilote, et pour Furiosa, sur ce plan-là aussi, tout a été fait pour qu'une centaine de véhicules aient "leur propre personnalité."

6) Raconter une Histoire

Si le camion de livraison flambant neuf est chargé de relater le parcours d'Immortan Joe par ses gravures (qui sont évidemment détaillées par le chef décorateur), tout le récit de Furiosa est narré comme un conte, avec des chapitres et un "Homme-Histoire" (joué par George Shevtsov, déjà dans 3000 ans à t'attendre). Véritable dictionnaire ambulant, il est chargé de se souvenir du sens des mots dans un monde où il n'y a plus de livres ou d'ordinateur. Tout au long des bonus revient cette idée de transmission, de film créé pour raconter l'histoire d'un monde dans lequel les films n'existent plus.

Si le costume de The History Man a été fabriqué avec un soin particulier ("C'est bien mon écriture", se flatte sa créatrice), on comprend que la question du langage a aussi été travaillée avec minutie. Fury Road avait déjà ses propres expressions, elles sont reprises en partie ici, notamment lors d'une scène où un War Boy ne comprend pas certains mots et se trompe dans leur prononciation.

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7) Ouvrir vers de nouveaux horizons

"Pétroville et la fabrique de munitions, on en entendait seulement parler dans Fury Road, là on a pu les visiter", se félicite Miller, entouré de Colin Gibson, son chef décorateur, et d'Andrew Jackson, son responsable des effets visuels. Si le trio n'est pas d'accord sur l'utilisation plus importante des CGI dans cet opus (lire plus bas), ils disent tous les trois avoir été enthousiasmés par l'idée de faire découvrir au public de nouveaux lieux clés de l'univers de Mad Max. Ils détaillent au passage que Pétroville a été inspirée par des photos du Koweït après le départ des troupes de Saddam Hussein, quand "ils avaient mis le feu à des barils de pétrole et que le sable était tout noirci". Quant à la Bullet Farm, elle est designée à partir de "photos géniales d'une mine au Brésil, Serra Pelada." Un gouffre immense dans lequel "plongent" des ouvriers, descendant à l'aide d'échelles pour y travailler.

8) Proposer de nouvelles cascades spectaculaires

Elles sont au cœur de la saga Mad Max depuis ses débuts, et reviennent évidemment dans Furiosa. Avec davantage de motos, le tournage de ce préquel s'annonçait encore plus dangereux que ses prédécesseurs, ce genre d'engins étant plus accidentogène que des voitures ou camions. Associé au mauvais temps, cela a compliqué la mise en place de certaines scènes d'action, mais Guy Norris, le coordinateur des cascades, reste tout de même fier de ses recrues, qui sont "toujours prêtes à se lancer", et font pas moins de quatre entraînements par jour, costumés ou non.

Les plans de War Boys répétant des cascades sont évidemment très présents au sein des bonus, tout comme la préparation minutieuse des courses poursuites. Anya insiste sur le fait qu'elle n'avait pas le permis de conduire avant de tourner Furiosa, ce qui fait qu'elle a "su faire des demi-tours à vive allure" avant même "d'être capable d'effectuer un créneau".

L'équipe ne le mentionne pas, mais c'est aussi un cascadeur qui apparaît en tant que Max dans ce préquel : Miller n'a pas fait appel à Tom Hardy pour ce court caméo, mais à Jacob Tomuri, sa doublure sur Fury Road. Devant ces séquences, les fans de la première heure penseront aussi énormément à Grant Page, cascadeur fou qui était là dès les débuts de la saga, et qui est décédé peu de temps avant la projection de ce préquel à Cannes.

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9) Chris a dû trouver sa voix... et même son nounours a son histoire !

Le soin apporté au détails touche même le petit nounours que trimballe partout Dementus. Il est là pour rappeler aux spectateurs la part enfantine de ce grand méchant, qui a perdu tout espoir, et qui a lui aussi vécu d'énormes traumatismes. Cet accessoire est loin d'être anecdotique, même s'il a beaucoup amusé la costumière, Jenny Beavan, qui y voit aussi une critique du masculinisme. "Tapez homme musclé et nounours ("teddy bear") sur internet, vous verrez", rigole-t-elle.

Chris Hemsworth a lui pris ce "détail" très au sérieux, expliquant que comme son maquillage important (3h par jour, et idem pour sa femme Elsa Pataky, défigurée à ses côtés) ou son travail sur la voix, il l'a aidé à trouver son Dementus, un personnage unique dans sa carrière. On comprend que la star de Thor a apporté beaucoup de choses à cet adversaire de Furiosa, en discutant étroitement avec George Miller de sa psychologie, et en répétant énormément à ses côtés et auprès d'Anya Taylor-Joy. Il révèle aussi avoir demandé au réalisateur de reshooter ses premières scènes, quand il fait écarteler un ennemi par son gang de motards. En revoyant les rushs, quelques semaines après le début du tournage, il a pris conscience qu'il n'avait pas encore "trouvé" son Dementus dès le début des prises de vue, et c'est lui qui a poussé Miller à filmer à nouveau ces scènes une fois qu'il l'incarnait mieux.

Furiosa une saga Mad Max
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10) Comment Anya a trouvé sa Furiosa

Succéder à Charlize Theron n'était pas facile pour la jeune comédienne, qui a elle aussi dû s'imposer en Furiosa, et qui a beaucoup fait évoluer son héroïne au cours de la fabrication du film. Notamment grâce aux nombreuses répétitions. Des lectures intenses, faites à plusieurs ou simplement avec Miller et Hemsworth, qui ont, du propre aveu du réalisateur, transformé cette héroïne. Il dit avoir assisté à la prise en mains de ce personnage par sa comédienne, avoir senti un déclic chez elle, et compris qu'il devrait la laisser lui échapper un peu pour devenir le personnage d'Anya.

Frustrée de ne pas pouvoir se raser le crâne comme son modèle, elle a tout de même réussi à créer sa propre Furiosa, en parfaite cohérence avec celle de Charlize Theron (Anya confie avoir vu et revu les scènes d'action de Fury Road pour lui ressembler au maximum, ce rôle très physique passant très peu par le dialogue), mais aussi avec la jeune Alyla Browne. Comme elles, elle a nourri une femme en souffrance, dont les mécanismes de défense apparaissent au fil des scènes d'action, et qui garde l'espoir de revenir sur ses terres natales. Un espoir que le public sait être vain, puisqu'on sait ce qu'il advient de la Terre Verte dans Fury Road, mais qui offrait une certaine liberté de jeu à Taylor-Joy, consciente d'incarner une Furiosa assez différente de celle que l'on retrouve adulte par la suite.

"Elle... Je... Nous...", hésite-t-elle enfin en répondant à une question sur son héroïne, avant d'avouer qu'elle s'est tellement investie dans ce rôle qu'elle a eu du mal à s'en détacher.

11) La musique adoucit les mœurs (ou pas)

Tom Holkenborg, alias Junkie XL, composait déjà la BO de Fury Road, et l'on retrouve logiquement quelques échos à sa musique originale ici. Surtout à la fin, les premiers sons étant plus "naturels". Expliquant avoir travaillé étroitement avec l'équipe chargée du sound design, pour savoir sans cesse "ce qui relevait du son et ce qui relevait de la musique, en se complétant sans se marcher dessus", il détaille avoir par exemple voulu faire entendre "des abeilles", un écho à la nature, dès le premier morceau. Les scènes de la Terre Verte étaient remplies de sons aborigènes, conçus au didjeridoo ou au duduk, avant de peu à peu disparaître au fil du film pour laisser place uniquement à la haine que ressent Furiosa envers Dementus, et donc à des sons plus électroniques, plus mécaniques.

"La musique, c'est le narrateur interne de l'histoire", commente George Miller à propos de cet aspect, très rapidement évoqué au sein des bonus et pourtant si crucial dans le film.

George Miller décrypte le trailer de Furiosa :Une saga Mad Max
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12) Plus de fonds verts et de CGI

C'est l'un des éléments qui a le plus fait parler à la sortie de Furiosa : oui, l'équipe a davantage tourné sur fonds verts que pour Fury Road. Un constat qui ne plait clairement pas à tout le monde, Colin Gibson répondant : "Je préfère ne pas commenter" quand il est interrogé sur la fabrication de la scène de la Terre Verte. Des propos cash assez surprenants dans un making-of officiel de blockbuster, même s'il finit tout de même par avouer que tout n'est pas de la faute de Miller. "Le planning serré et la météo affreuse nous ont poussé à réduire le tournage de cette scène, pour obtenir une base pour les effets spéciaux", explique-t-il.

La pluie importante autour de Sydney en juin 2022 a effectivement impacté les prises de vue de Furiosa, obligeant l'équipe chargée des VFX à retoucher des plans, le sable ou les véhicules étant trempés, ou empêchant les cascadeurs de tourner comme prévu. Une grande partie des séquences ont dû être filmées en studio, et c'est assez présent au sein des making-ofs. La séquence dite de "Stowaway", quand le camion de Jack est attaqué par des dizaines d'ennemis et qui s'avère être la plus spectaculaire du film, a demandé plus de 60 jours de tournage à elle seule, découpée en courtes chorégraphies pour les acteurs et cascadeurs.

George Miller assure que les nouvelles technologies ont aussi leurs avantages, l'utilisation d'Unreal Engines et de Toybox permettant de créer des "préviz" (sortes de films d'animation préparatoires pour chaque scène), qui sont aujourd'hui modifiables en temps réel. Il assure aussi que "les CGI doivent toujours passer après les cascades", que celles-ci servent de "base" aux ajouts numériques. Prenant exemple sur des flammes conçues tour à tour à l'aide d'effets pyrotechniques ou par ordinateur, il détaille que des ajouts numériques peuvent être effectués "pour améliorer" l'idée de départ, mais il jure que tout à été fait pour que son monde soit "le plus réalise possible."

Comme Furiosa, ces bonus bien remplis ne donnent qu'une envie : revoir Fury Road. Et encore, on reste un tout petit peu sur notre faim, car si les CGI sont parfois de qualité discutables, le travail effectué pour mélanger les visages d'Anya et d'Alyla est bluffant... mais à peine évoqué dans ces making-ofs. Miller ne parle pas non plus de son choix, très tôt dans la production, de ne pas faire revenir Charlize Theron pour la rajeunir numériquement. Idem pour la question de la disparition progressive des animaux, par exemple, un ajout pourtant intéressant, qui créait en plus une passerelle avec le premier Mad Max. Il n'y a pas non plus de scènes coupées, ce qui est surprenant sur ce genre de productions.

Mais ne boudons pas notre plaisir : avoir autant d'éléments des coulisses d'un blockbuster est de plus en plus rare à Hollywood, et ceux de Furiosa valent largement le coup d'oeil. On fonce revoir ceux de Fury Road, maintenant ?

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