Joker : Folie à deux
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Joker: Folie à deux

Cinq ans après son triomphe critique et commercial, que reste-t-il de Joker ? Ce n’est pas un journaliste cinéma en mal de sujet pour son prochain édito qui pose la question, mais Todd Phillips et Joaquin Phoenix eux-mêmes, dans Joker : Folie à deux, une suite presque intégralement consacrée à ressasser les événements du premier film.

Frédéric Foubert
AFFICHE
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Super séniors

Leonid, Ukrainien de 95 ans, a un rêve : gagner une compétition internationale de tennis. Et il a toute ses chances puisque dans sa catégorie les adversaires se comptent sur les doigts d’une main. Super Séniors nous fait suivre quatre fous de la raquette pour lesquels l’âge n’est pas un frein mais un moteur. Romancés par une mise en scène attendrissante, ils nous font sourire et nous donnent le genre d’espoir que l’on attend d’une histoire de sport. Plus qu’une envie : oublier son arthrose et enfiler ses baskets.

Bastien Assié

Affiche Maya, donne-moi un titre
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Maya, donne moi un titre

La crise artistique de Michel Gondry – détaillée dans son précédent film, Le Livre des solutions – est-elle terminée ? Malheureusement non, si l’on en juge par Maya, donne-moi un titre, compilation de courts-métrages bricolés avec du papier découpé et animés en stop-motion, mini home-movies que le cinéaste a l’habitude de fabriquer à la maison pour sa fille Maya. La petite donne un titre à son papa (genre « Maya sirène » ou « Maya policière et les trois chats ») et celui-ci s’emploie à lui inventer une jolie histoire farfelue.

Frédéric Foubert
3 Drone

Après la série Stalk, Simon Bouisson a choisi de creuser doublement le thème du voyeurisme pour ses débuts sur grand écran avec pour héroïne, une étudiante en architecture (Marion Barbeau, impeccable), travaillant secrètement comme camgirl pour gagner sa vie, qui découvre un jour en rentrant chez elle, qu’un drone déboule régulièrement pour scruter chacun de ces actes. Qui se cache derrière ses commandes ? Un inconnu qui lui veut du bien ? Un pervers qui veut en faire sa proie ?

Thierry Chèze
1 La Damnée

En matière de paranoïa domestique, Roman Polanski a tué le game il y a bien longtemps avec Repulsion (1965) ou Rosemary’s Baby (1968) faisant de la claustration l’enjeu même d’une réflexion sur la mise en scène. On ne va évidemment pas s’amuser à juger les films à l’aune de ces écrasantes références. Pour autant cette Damnée joue sur une note tellement entendue et attendue qu’on scrute la façon dont un jeune cinéaste peut se réapproprier ces figures.

Thomas Baurez
Quand vient l'automne affiche
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Quand vient l'automne

On sait combien François Ozon aime, depuis maintenant vingt-cinq ans qu’il officie au cinéma, observer les failles et culpabilités humaines en passant malicieusement de la comédie à la tragédie. Après la tonalité drôle et ludique de Mon Crime, le cinéaste revient ainsi à une intrigue criminelle en privilégiant cette fois les zones d’ombre, l’ambiance dramatique et les couleurs grises de l’automne.

Damien Leblanc
Saoirse Ronan The Outrun affiche
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The Outrun

Tout part d’un récit autobiographique. Celui d’Amy Liptrot, une Ecossaise qui, après des années d’excès à Londres où elle est devenue dépendante à l’alcool, a entrepris une cure de désintoxication de 90 jours, rude, chaotique, épuisante sur l’archipel des îles d’Orcade, qu’elle a chroniquée dans un roman, couvert de prix lors de sa publication en 2016.

Thierry Chèze
3 The Deviul's bath: un enfant pour le diable

Le bain du diable : le titre est celui d’un film d’horreur mais The Devil’s Bath, nouveau long du duo Veronika Franz-Severin Fiala (réalisateurs de Goodnight Mommy, qui ont aussi bossé avec Shyamalan sur la série Servant), ne relève pas tout à fait du genre horrifique. Pas au sens strict, du moins. Tout le film est néanmoins comme hanté, traversé d’images morbides, plongé dans une atmosphère lugubre, pesante et néo-bergmanienne, qui évoque un peu les ténèbres existentielles dans lequel baignait déjà The Witch de Robert Eggers.

Frédéric Foubert
All we imagine as light - Affiche
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All we imagine as light

Être une femme indépendante, une cinéaste engagée et donc une voix dissidente. Payal Kapadia, 38 ans, représente peut-être une bonne partie de ce que le régime nationaliste en place en Inde depuis dix ans ne veut pas voir, ni entendre. Son All we imagine as light arrivait en compétition à Cannes (où il a obtenu le Grand Prix) brisant trente ans d’absence du cinéma indien sur les prestigieuses marches rouges. Il suit l’itinéraire de deux infirmières d’un hôpital de Mumbai qui partagent un petit appartement.

Thomas Baurez
3 Le coeur qui bat

En 2019, Vincent Delerm passait pour la première fois derrière la caméra avec Je ne sais pas si c’est tout le monde, un documentaire qui prolongeait son travail sur la mémoire au cœur de son parcours de chanteur depuis toujours. Avec un art de magnifier les petits riens qui constituent l’essence de nos vies par une poésie espiègle qu’on retrouve dans ce Cœur qui bat où il est parti à la rencontre de femmes et d’hommes de toute génération, anonymes comme célébrités, pour leur faire parler du sentiment amoureux.

Thierry Chèze
1 Week- end à Taipei

L’Asie représente un marché incontournable pour l’Occident, et Luc Besson lui fait les yeux doux en produisant et scénarisant un film d’action comme il en existe mille, dont la seule singularité résiderait dans le lieu de l’action : Taipei donc. Comme son titre romantico-niais le laisse deviner, Taïwan n’est jamais plus qu’une toile de fond, une carte postale à peine filmée pour servir de décor à une vulgaire histoire de trafic mondial.

2 Viêt and Nam

Le thaïlandais Apichatpong Weerasethakul et ses films-rêves plaçant le sensoriel au cœur d’un processus d’envoûtement, ont fait des disciples. Ce Viêt and Nam rappelle le saisissement reçu à la découverte du très sensuel Blissfully Yours (2002) dont le générique (du moins le titre) arrivait comme ici à mi-parcours, une façon de décentrer notre rapport à l’espace et au temps. Nous suivons ici deux jeunes mineurs amoureux fous, chacun hantés par un père absent mort en soldat durant la guerre civile.

Thomas Baurez
3 Riverboom

En 2002, un an après les attentats du 11 septembre, le jeune photographe suisse Claude Baechtold a accompagné sur un coup de tête deux reporters au cœur de l’Afghanistan alors plongé en pleine guerre. Une aventure qui paraît parfaitement irresponsable tant le garçon se sent au départ aussi qu’angoissé qu’inutile sur ce territoire en ébullition... Ayant retrouvé il y a quelques années les images vidéo de ce périple qu’il croyait perdues, Baechtold en signe un montage dynamique et burlesque où l’expédition journalistique de trois pieds nickelés européens se révèle pleine d’autodérision.

Damien Leblanc
1 L'Heureuse élue

Un casting convainquant, un pitch percutant (un jeune homme qui engage une chauffeuse Uber et la fait passer pour sa future femme afin de soutirer de l’argent à ses riches parents) et pléthore de quiproquos apte à créer situations absurdes… Sur le papier, L’Heureuse élue avait tout de la comédie efficace de la rentrée. Pourtant, entre les gags attendus et une intrigue qui ne dépasse pas la caricature classiste, rien ne prend et la comédie se délite en quelque chose d’évident et impersonnel.

Bastien Assié

3 Les Belles créatures

Alors que la violence s’accentue dangereusement chez les jeunes Islandais, Balli, 14 ans, en est un souffre-douleur : chaque jour, il subit l’acharnement brutal de ses camarades de classe. Puis arrivent Addie, Konni et Siggi, trois morveux qui voient en lui un animal blessé et le prennent en pitié… jusqu’à créer un véritable lien. Tout le charme du film réside là, dans cette représentation de l’amitié masculine, mélange d’humiliation et d'affection.

Lucie Chiquer
2 After

Une soirée techno, une foule de trentenaires défoncés à la cocaïne et une jeune femme au yeux provocateurs qui ramène un presque inconnu chez elle pour tromper la solitude… A travers cette étude — qui se voudrait naturaliste ? — d’une teuf et de ses protagonistes, un premier long aux allures de mauvais clip musical, dans lequel les basses ne s’interrompent que pour laisser place à des dialogues embarrassants, malgré la toujours excellente Louise Chevillotte. Une seule question : pour quoi faire ?

Emma Poesy

 

3 Mother land

La filmographie d’Alexandre Aja a quelque chose de fascinant et de paradoxal : depuis vingt-cinq ans qu’il réalise, ses films ont toujours eu à la fois le feeling enthousiaste et maladroit des premières fois, et la sûreté due à l’expérience de l’artisan passionné. Aucun artiste n’est obligé au changement ou au bouleversement ; au contraire, c’est presque rassurant de savoir qu’Aja tourne ses films avec du métier mais surtout le plaisir d’un fan d’horreur à qui on vient tout juste de donner les clefs de son premier long-métrage.

Sylvestre Picard
Vivre, mourir, renaître
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Vivre, mourir, renaître

Gaël Morel l’a bien compris : peu importe que des thématiques aient déjà été abordées au cinéma tant que le regard peut être renouvelé et engendrer une œuvre puissante. L’histoire d’un couple (formé d’un conducteur de métro et d’une sage-femme) avec enfant qui rencontre dans les années 1990 un photographe dont le labo est situé juste à côté de chez eux va ainsi mener à un triangle amoureux puis au surgissement dévastateur du sida.

Damien Leblanc
Emmanuelle (affiche)
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Emmanuelle

Un film comme une succession d’obstacles à relever. Après son Lion d’Or pour L’Evénement, Audrey Diwan n’a pas choisi de se reposer sur ses lauriers en s’attaquant à Emmanuelle, le personnage créé par Emmanuelle Arsan et passé à la postérité au cœur des seventies quand Just Jaeckin s’en est emparé avec le triomphe en salles qu’on connaît. Autre temps, autres mœurs… On n’avait donc pas forcément anticipé son retour au cœur des années 2020, dans une époque post #metoo.

Thierry Chèze
Megalopolis - Francis Ford Coppola
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Megalopolis

La voilà enfin, l'arlésienne de Francis Ford Ford Coppola, ce film fantasmé il y a près de 40 ans pour lequel il a investi de sa poche 120 millions de dollars, et dont la colonne vertébrale consiste à calquer la chute de l’empire américain sur celle de l’Empire romain : à New Rome, sorte de New York futuriste, César Catilina (Adam Driver), architecte de génie capable d'arrêter le temps, s’écharpe avec le maire archi-conservateur Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito). L’un veut faire évoluer sa ville vers une utopie écolo, l'autre reste attaché au statu quo.

François Léger
3 Speak no evil

Speak no evil est le remake d’un film d’horreur psychologique danois de 2022, Ne dis rien (sorti chez nous directement en VOD), qui avait si bien buzzé dans la « Midnight section » du festival de Sundance que le producteur Jason Blum avait aussitôt jeté son dévolu sur lui. « Commentaire social + grosse angoisse = un matériau parfait pour Blumhouse ! », comme le résume très bien en interview James McAvoy, tête d’affiche de cette nouvelle version signée James Watkins (Eden Lake, La Dame en noir).

Frédéric Foubert
1 Veni vidi vici

Coincé quelque part en Europe entre Yórgos Lánthimos (Grèce) et Ruben Östlund (Suède), le cinéma autrichien a son lot de cinéastes adeptes de la torture, envers ses personnages comme ses spectateurs. Produit par Ulrich Seidl (ça annonce déjà la couleur), Veni vidi vici se présente dans un premier temps comme une comédie grinçante à charge contre les ultra-riches, enfants chouchous d’un capitalisme décadent.

1 Toxicily

« Mieux vaut mourir d’un cancer que mourir de faim », entend-on sur une plage sicilienne noircie par les fumées épaisses de l’un des plus grands complexes pétrochimiques d’Europe. Sacrifiée sur l’autel du progrès industriel, la belle Syracuse de carte postale cède la place à une terre toxique, un poumon malade où la pollution étouffe à travers l’écran.

3 Rue du Conservatoire

Valérie Donzelli n’est jamais là où on l’attend. Peu après son César pour L’Amour et les forêts, la voici aux commandes de son premier documentaire, né d’une rencontre avec Clémence, une élève du Conservatoire de Paris où elle a donné une master class. Rue du conservatoire accompagne le spectacle – un Hamlet revu et corrigé - que Clémence met en scène avant de quitter l’école.

Thierry Chèze
Ni Chaînes Ni Maîtres
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Ni chaînes ni maîtres

Situé en 1759 au cœur de l’Isle de France (l’actuelle île Maurice), le premier long métrage de Simon Moutaïrou (le co- scénariste de Boîte noire, Goliath..) suit le destin de Massamba et Mati, un père et sa fille, esclaves dans une plantation française de canne à sucre. Lorsque Mati s’enfuit, une cruelle chasseuse d’esclaves est chargée de la retrouver et Massamba s’évade à son tour.

Damien Leblanc
3 Jour de colère

L’an dernier, dans Saloum, Jean-Luc Herbulot s’amusait à marier les genres, composant ainsi une œuvre singulière et intrigante. Trois ans plus tard, il réitère l’expérience dans Jour de Colère – combinaison de thriller et fantastique gentiment dosée. Joey Starr y incarne Frank, un tueur à gages de la mafia italienne. Lorsqu’une issue vers la rédemption avec sa bien-aimée s’offre à lui, il la saisit. Mais en chemin, il rencontre un type étrange – c’est là que les ennuis reviennent.

3 Billy le hamster cowboy

Compilation de six épisodes de la série adaptant les albums jeunesse de Catharina Valckx, Billy, le hamster cowboy est une vraie bonne surprise.

Sylvestre Picard
Les Barbares Julie Delpy
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Les Barbares

Jamais là où on l’attend, Julie Delpy alterne dans sa carrière de réalisatrice les chroniques bobo expatriées (Two Days in Paris, On the Verge), les expériences plus audacieuses flirtant avec le genre (La Comtesse, My Zoe) et les comédies bien de chez nous. Avec ses stars au générique et son affiche aux couleurs vives sur fond blanc, Les Barbares appartient clairement à cette dernière catégorie. C’est un feel-good movie, oui, mais inspiré par l’humeur feel-bad de la France d’aujourd’hui.

Frédéric Foubert
3 Ma vie ma gueule

Sur scène, en février, en recevant une pluie de César pour Anatomie d’une chute, Justine Triet (qui l’avait dirigée dans Victoria) lui avait rendu hommage, porte- parole ce soir- là de nombre de voix du cinéma français qui avaient un attachement particulier à cette réalisatrice et scénariste (pour Beauvois, les Larrieu, Noémie Lvovsky), disparue le 31 juillet 2023 à seulement 58 ans. Ma vie ma gueule est donc l’ultime film de Sophie Fillières (dont les enfants Agathe et Adam ont terminé le montage)... mais aussi son meilleur.

Thierry Chèze
Affiche Les Graines du figuier sauvage
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Les Graines du figuier sauvage

Le contexte brûlant qui entoure un long-métrage peut produire des effets ambivalents. Qui plus est quand ledit film se retrouve en compétition à Cannes où cette présence peut tenir lieu de manifeste politique au dépend de sa seule puissance artistique. Mohammad Rasoulof, on le sait, est venu en exilé présenter ses Graines du figuier sauvage, fuyant le régime des mollahs qui l’empêche de bouger depuis des années.

Thomas Baurez