Le film raconte le second procès de son demi-frère, Pierre Goldman, condamné à la perpétuité pour un double meurtre.
Ce fut l'un des films à ne pas manquer de l'automne dernier : Le Procès Goldman, de Cédric Kahn, est une fresque judiciaire saisissante, qui nous ramène dans la France des années 1970. On y suit le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence et l'avocat Georges Kiejman assure sa défense...
Ce protagoniste est incarné avec brio par Arieh Worthalter, qui a d'ailleurs reçu le César du meilleur acteur pour sa performance. A l'occasion de la diffusion du film ce soir sur Canal +, nous nous arrêtons cependant sur un rôle plus secondaire de ce drame judiciaire.
Oui, Pierre Goldman a bel et bien un lien de parenté avec Jean-Jacques Goldman, puisqu'il est son demi-frère. Leur père, Alter Mojze Goldman, est un émigré juif polonais devenu résistant français. C'est en Zone Libre qu'il fait la connaissance, pendant la Seconde Guerre Mondiale, de Janine Sochaczewska, elle aussi émigrée juive polonaise engagée dans la résistance française et très engagée dans le Communisme. Le couple se sépare après la libération et Alter épousera dans la foulée Ruth Ambrunn, avec qui il aura d'autres enfants, dont Jean-Jacques Goldman.
Les deux ont grandi ensemble dans les années 1950 et 1960 et quand Pierre Goldman, militant d'extrême gauche passé par la Guérilla sud-américaine, est jugé pour plusieurs braquages, Jean-Jacques est là dans la salle, présent durant les audiences.
À l'époque, il n'a pas encore lancé la carrière solo qui va faire de lui une star. "Il suffira (d'un signe)" ne sortira qu'une décennie plus tard, en 1981. Mais dans les années 1970, Jean-Jacques Goldman se fait déjà un nom dans la musique avec son groupe Taï Phong, qui lui confère une certaine notoriété.
C'est donc logiquement que Cédric Kahn l'a inclus dans son film. C'est le jeune Ulysse Dutilloy, passé par le cours Florent et croisé récemment dans la série Lupin de Netflix, qui prête ses traits à la personnalité préférée des Français. "Il a pris son rôle très au sérieux", écrit le réalisateur dans le dossier de presse.
Selon la légende, Jean-Jacques Goldman aurait écrit la chanson "Puisque tu pars" (1988) en hommage à son frère disparu, assassiné par des militants d'extrême droite après sa sortie de prison. Mais le chanteur a souvent démenti cette version.
Le Procès Goldman : un sommet de cinéma signé Cédric Kahn [critique]
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