Titre original Jobanni no shima
Date de sortie 28 mai 2014
Durée 102 mn
Réalisé par Mizuho Nishikubo
Scénariste(s) Shigemichi Sugita, Yoshiki Sakurai
Distributeur EUROZOOM
Année de production 2014
Pays de production Japon
Genre Film d'animation
Couleur Couleur

Synopsis

1945 : Après sa défaite, le peuple japonais vit dans la crainte de l’arrivée des forces américaines. Au nord du pays, dans la minuscule île de Shikotan, la vie s’organise entre la reconstruction et la peur de l’invasion. Ce petit lot de terre, éloigné de tout, va finalement être annexé par l’armée russe. Commence alors une étrange cohabitation entre les familles des soldats soviétiques et les habitants de l’île que tout oppose. L’espoir renaît à travers l’innocence de deux enfants, Tanya et Junpei ... Adapté d'une histoire vraie, L'île de Giovanni raconte l'histoire des habitants de la petite île de Shikotan (dans l'archipel de Sakhaline) annexée en 1945 par l'Union soviétique. A travers le point de vue de deux petits garçons japonais habitant l'île, le film retrace l'histoire de la cohabitation entre les familles russes et japonaises jusqu'en 1947 et les événements qui suivirent.

Toutes les séances de L'Île de Giovanni

Critiques de L'Île de Giovanni

  1. Première
    par Eric Vernay

    Loin de la guerre, deux petits garçons japonais s’évadent dans la Voie lactée à bord d’un train magique. Cette vision féerique jalonne L’Île de Giovanni, un film d’animation par ailleurs très sombre. Comme les merveilleux insectes phosphorescents qui constellaient la nuit du Tombeau des lucioles, d’Isao Takahata, l’imaginaire déleste le récit de sa pesanteur historique. La violence de l’occupation soviétique est ici perçue à travers les yeux d’un enfant de 10 ans qui, d’abord effrayé, va se familiariser avec l’ennemi en tombant sous le charme d’une fillette russe. Directeur de l’animation pour Mamoru Oshii dans Ghost in the Shell, notamment, Mizuho Nishikubo traduit ce télescopage d’émotions contradictoires avec une justesse souvent bouleversante. Visuellement, il superpose les traits simples et naïfs (virant parfois au cartoon) des personnages enfantins sur des décors plus lyriques et ouvragés, inspirés d’estampes sur bois aux coups de pinceaux apparents. Ce choc des textures résonne avec le choc des cultures de manière acoustique. À travers la sonorité mêlée des langues mais aussi grâce à la musique, le film cherche l’harmonie rompue par le chaos. Un équilibre fragile trouvé lors d’une extraordinaire séquence durant laquelle la cacophonie des airs russes et japonais chantés simultanément par les écoliers de l’île laisse place à la polyphonie : improbable et miraculeux dialogue.