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Il aura donc fallu seulement attendre février pour découvrir la première grande révélation française de cette année ciné 2019. Nathan Ambrosioni qui, du haut de ses 19 ans, nous offre ce premier long dont il assure et assume tout à la fois le scénario, la réalisation et le montage avec un refus de l’épate... assez épatant. Son récit débute par un retour. Celui de Vincent (Guillaume Gouix, impressionnant) chez sa sœur cadette, Charlie (Noémie Merlant, saisissante), qu’il n’a pas vue depuis douze ans. Le temps d’une longue peine passée derrière les barreaux. Forcément, elle peine à le reconnaître tant elle le connaît peu. Alors que lui, c’est le monde extérieur qu’il ne comprend plus. Et dès son entrée dans cette maison où Charlie vit chichement de son salaire de caissière, surgit une tension qui ne quittera plus jamais l’écran. Car Victor est une grenade dégoupillée, doté d’une capacité D’autodestruction infinie. Les Drapeaux de papier raconte son impossible reconstruction – en mode montagnes russes émotionnelles – seul avec sa petite sœur contre le reste du monde, puisque leur mère est morte et que leur père ne veut plus le voir. Dommage d’ailleurs que Nathan Ambrosioni ne soit pas allé au bout de cette logique et qu’il soit resté uniquement concentré sur ce frère et cette sœur qu’il filme si bien, au plus près des corps, au point de voir chaque battement de cœur qui s’accélère. La scène des retrouvailles avec le père est d’ailleurs la seule à sonner faux. La seule où le récit explicite ce qu’il avait parfaitement suggéré. Tant mieux : ça laisse une belle marge de progression.