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Après trente ans de métier dans l'animation à travailler sur diverses adaptations de Doraemon (le petit robot-chat bleu venu du futur qui est l'un des personnages les plus populaires au Japon) et autres franchises plus ou moins impersonnelles, Ayumu Watanabe passait à un autre niveau de cinéma en 2019 en dévoilant devant nos yeux ébahis Les Enfants de la mer. Un splendide trip écolo-mystique d'une beauté affolante qui, en apparence, ne ressemble pas trop à La chance sourit à Madame Nikuko – sauf, évidemment, si on a en tête que celui qui trimait besogneusement sur les OAV Doraemon est bien le même que le visionnaire des Enfants de la mer, qu'il n'a pas changé comme par magie au gré des films. Nikuko lui permet ainsi de déployer un travail d'artisan dans une logique a priori industrielle, celle qui a fait de ce roman à succès de l'autrice Kanako Nishi, d’abord avant d’arriver au cinéma. Sauf que Watanabe fait complètement disparaître cette empreinte industrielle : de l'oeuvre d'origine, il ne reste semble-t-il que l'argument (une mystérieuse mère exubérante et sa fille vivotent sur un bateau, et la fille tente de percer les secrets de sa maman). C'est fou, généreux, très drôle (idée géniale des petits animaux qui parlent à la lisière du film), et ça finit dans les larmes. Watanabe s'est totalement emparé de son sujet pour en faire un anime en liberté totale, brassant toutes les variations de l'animation sans jamais se paumer. Tout son métier est là. La chance n'a vraiment rien à voir là-dedans.
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- La chance sourit à madame Nikuko
La chance sourit à madame Nikuko
Première
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