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La réalisatrice de Mamma Mia et la scénariste de Shame se sont associées pour offrir à Meryl Streep un rôle à oscar. Etait-ce une bonne idée ? A l’évidence, Streep est la seule à tirer son épingle du jeu. Dans le rôle de Margaret Thatcher, elle exhibe les mêmes capacités mimétiques que dans Julie et Julia où elle jouait une cuisinière célèbre à la voix suraiguë. Cette fois, elle adopte l’accent anglais comme une seconde nature, faisant fi du défi technique impliquant de complexes mouvements de lèvres et la fréquente exposition des dents de devant. Elle a dû se régaler, et on serait tenté de partager son plaisir, si son modèle n’était la dirigeante britannique controversée, que le film présente avec une simplification discutable. D’abord, la structure est primitive : l’idée d’alterner des images contemporaines de la politicienne diminuée avec des flash backs retraçant sa carrière est clairement destinée à rendre le personnage sympathique. Accessoirement, le procédé est fatigant et répétitif, comme dans le récent J Edgar, de Eastwood. En substance, la biographie ne fait que gratter la surface. Les origines sociales de Thatcher, fille d’épicier, sont censées expliquer ses convictions conservatrices. Quant à son parcours politique, il est présenté sans aucune subtilité comme une série de victoires féministes. Jamais de recul ou de contrepoint, sauf à l’occasion de quelques brèves images d’archives qui donnent la mesure de son immense impopularité. Le film a une vertu involontaire : rappeler qu’en période de restrictions budgétaires, les électeurs préfèrent les dirigeants au langage musclé. Ca fait très peur.
Toutes les critiques de La Dame de Fer
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La Dame de fer - une sorte de version féminine du Roi Lear - est encadré par Thatcher - affaibli par la vieillesse et un début de démence (maquillage sublime, J. Edgar prends note) - se souvenant de sa jeunesse, son combat pour percer dans la politique dans un univers d'hommes, son mariage avec l'homme d'affaires Denis Thatcher (Jim Broadbent) et son indifférence à son égard ainsi qu'à celui de ses deux enfants. Les conversations de Thatcher avec le fantôme de son défunt mari (bravo, Broadbent) sont merveilleusement drôle. L'économie affûtée de la réalisation de Lloyd permet à l'incontestablement immense Streep de se servir des bribes d'une vie et de construire à partir de là une femme à part entière. C'est une performance d'actrice de premier ordre.
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Réalisé par Phyllida Lloyd, le film est entraîné par une structure dramatique tendue, des flashbacks maladroits, des attitudes apolitiques et l'analyse trompeuse de ce qui fait / a fait avancer le sujet. (Thatcher, aujourd'hui âgé de 86ans, est atteinte de la maladie d'Alzheimer ; Comment pourrait-on prétendre savoir ce qui l'a fait avancer ?). L'introduction condescendante - par le scénariste Abi Morgan, à qui l'on doit aussi Shame - conserve une sorte de compassion présomptueuse autour de l'ex Première Ministre telle une aînée embrouillée qui dans sa démence trouve un certain confort en communiant avec un mari défunt (jouer par Jim Broadbent, qui a déjà incarné le mari d'une femme folle dans Iris). Le récit vacille d'une évènement biographique à un autre - Streep est à son apogée en tant que Maggie-la Première Ministre - pour revenir ensuite sur la vieille et frêle retraitée, qui loin de nous aider à mieux comprendre le personnage qu'était Thatcher, prouve qu'entre les mains d'une pro le maquillage prosthétique est vraiment une réussite.
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Le film peine à démarrer et s'attarde trop sur Tatcher diminuée et vieillie, comme pour forcer notre empathie. C'est qu'on a bien du mal à trouver attachante la ministre dure et impitoyable qui voulait faire payer le même impôts à tous les anglais en pleine récession. Mais le film ne manque pas d'humour et parvient à toucher l'humanité de Tatcher l'espace d'une seconde, lorsqu'elle décide d'écrire personnellement une lettre aux familles en deuil, aux début de la guerre des Malouines.
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Meryl Streep ne joue pas Margaret Tatcher, elle est Margaret Tatcher (...) le filme laisse néanmoins quelques regrets (...) Le goût d'inachevé que laisse ce film résulte surtout du flou total qui entoure les réformes économiques de l'ère Tatchérienne (...) l'oeuvre est moins une fresque historique qu'une méditation amère sur l'être et l'avoir été.
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Meryl Streep mériterait un Oscar pour sa subtile composition d'une Maggie Tatcher intransigeante certes, mais aussi drôle et émouvante.
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(...) un portrait sans concession, qu'une réalisation trop morcelé prive souvent d'émotion (...) Un rôle interprété de main de maître par la toujours exceptionnelle Meryl Streep.
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Aussi bluffante soit-elle, la performance de Meryl Streep n'offre (...) qu'une vision partielle de cette femme puissante.
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Le défi était de taille. Comment diable Meryl Streep a-t-elle pu réussir à entrer dans la peau de la "Dame de fer" d'une manière aussi convaincante? (...) Le résultat est tout simplement bluffant.
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Biopic de Margaret Tatcher raconté sans audace, mais porté avec brio par la légende vivante Meryl Streep.
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La Dame de Fer s'abrite derrière la maladie d'Alzheimer pour raconter le parcours intime d'une femme de pouvoir confronter à l'oubli : pratique pour survoler une vie et un mandat riches en décisions lourdes de conséquences. Un projet qui met d'autant plus en colère qu'il bénéficie de l'immense talent de Meryl Streep, extraordinaire dans son incarnation de Margaret Tatcher.
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Moins un film politique sur le Thatcherisme qu’une belle évocation sur la vieillesse et la perte du contrôle de soi, La Dame de fer ouvre beaucoup de portes, parfois frustre un peu, mais réjouit totalement par l’interprétation magistrale de Meryl Streep.
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Meryl Streep [est] impériale dans les scènes de discours à la Chambre des communes. (...) Hélas, la qualité de cette interprétation ne suffit pas à sauver "La Dame de fer". Le film est épouvantable : laid, bavard, hagiographique, et surtout réducteur.
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Meryl Streep s'impose comme l'unique atout de ce film bien trop politiquement correct, hélas !
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Pour son biopic, la réalisatrice Phyllida Lloyd choisit de fer de la Dame de Fer va-t-en-guerre une vieille radoteuse touchante. Discutable. Meryl Streep, très shakespearienne, reste impressionnante.
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Meryl Streep est formidable (...) Mais elle joue aussi la Margareth Tatcher d'aujourd'hui, vieillissante et atteinte d'une maladie neurologique dégénérative. Ce qui minimise pour le spectateur attendri le caractère trempé dans l'acier de la femme politique.
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(...) le scénario survole les événements sans jamais les analyser, à travers des flash-back consensuels. En revanche, la partie actuelle (...) est épatante. Autant que son interprète, Meryl Streep. Elle seule vaut le déplacement. On n'est plus devant une actrice, mais devant un phénomène.
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L'absence de point de vue sur la politique de la Dame finit par taper sur les nerfs malgré le talent de Meryl Streep.
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À trop se fasciner pour son héroïne, Lloyd semble avoir oublié son sens critique dans les limbes de Downing Street.
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Le film de Phyllida Lloyd se tient soigneusement à l'écart de la mécanique du pouvoir, (...) Les manoeuvres conduisant à la prise de contrôle du parti conservateur sont réduite à quelques leçons d'élocution. (...) Meryl Streep préfère concentrer son énergie sur le processus de vieillissement qui fait de l'actrice, jeune sexagénaire, une femme voûtée, instable (...).
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Une vision déformée du règne de Margaret Tatcher (...) Meryl Streep mérite un Oscar pour ce rôle, dommage que ce soit pour ce film !
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Les cinéphile admirateur de l'actrice [Meryl Streep] verront pour elle ce film sans ennui, notamment grâce à l'habileté du montage mélangeant les époques... à condition d'accepter son niveau zéro sur le baromètre de l'intérêt historique et politique.
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Phyllida Lloyd déconnecte méthodiquement le personnage de Maggie de ce qu'il représente, l'exonérant au passage des conséquences de sa politique et justifiant donc de sa pertinence.
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(...) Ce biopic prend le spectateur pour un gamin malade, qui sous le regard protecteur de sa maman, grimace en avalant la pilule, mais se dit que c'est pour son bien. Le film frôle pourtant une certaine cruauté, quand il revient au présent avec une Tatcher "Noema Bates" continuant à dialoguer avec son mari disparu. Mais cette partie en huis clos (qui manque de tranchant à force de vouloir attendrir) dit aussi l'inconscient du film : transformer Tatcher en héroïne de cinéma, c'est créer une improductive hallucination.
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Quel intérêt de raconter, sous l'angle de l'attendrissement (vieillesse, maladie, solitude), la trajectoire d'une femme politique impitoyable ? Dans ce "biopic" laborieux et répétitif, Meryl Streep livre une performance absolue mais absurde. Dame de fer, film de plomb.
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Réduire un film sur Miss Maggie Thatcher au portrait arthritique d’une mamie maboule qui converse avec son mari mort depuis belle lurette et se souvient de ses « hauts » faits politiques comme autant de défis gagnés contre le machisme relève au mieux du foutage de gueule, au pire de l’escroquerie partisane. La performance très digne de Meryl Streep, malgré ses couches de maquillage et de rajouts capillaires qui la font ressembler à un croisement entre Bernadette Chirac et Faye Dunaway post-collagène, en est d’autant plus agaçante.
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Un biopic absurde (...) La Dame de fer s’enferme dans le portrait solo, décrit le prix personnel à payer pour le pouvoir mais élude la note salée pour les Britanniques.
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Dans l'enfer du biopic, La dame de fer bat tous les records pour installer sa suprématie du pire. Suivant par le bout de la lorgnette la vie de Margaret Thatcher, le film de Phylida Lloyd javellise avec le sourire la carrière de l'ex premier ministre britannique. Scandaleusement navrant.