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Avec «Ossos» et «Dans la Chambre de Vanda», le malaise de voir les déshérités capverdiens filmés avec une outrance esthétique limite avait quelque chose de remuant et de nécessaire. Ici, est-ce la durée (2h35), la répétition (on retrouve la junkie Vanda parmi une masse informe de fracassés de la vie), la surenchère dans la drogue, la misère et la violence ? Tout devient complaisance. Et nous passons notre tour.
Toutes les critiques de En avant, jeunesse
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En avant jeunesse est donc par excellence le film hardcore de ce Festival de Cannes. Il poursuit une démarche entreprise par le cinéaste avec Ossos (1997), prolongée avec Dans la chambre de Vanda (2000) : filmer la population du bidonville à majorité cap-verdienne de Fontainhas, aux portes de Lisbonne, se tenir au plus près de ces anciens colonisés devenus dans la capitale des exclus de l'intérieur. Misère, drogue et violence y font des ravages. La question de la représentation cinématographique s'en trouve posée avec une acuité plus forte. Voilà dix ans que Costa s'y frotte et en nourrit son oeuvre, sous les auspices d'une magnificence maladive qui fait débat (esthétisation de la misère ou partage d'une dignité esthétique ?). Cette persévérance, avec ce qu'elle signifie d'engagement, force le respect.
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Pedro Costa construit son film comme une sombre rêverie pleine de moments vides, de séquences infiniment étirées, de silences éternels. Une radicalité et une lenteur qui font de ce film, diffusé sur Arte en février 2007, une expérience à part.