Le destin revu et corrigé de Catherine de Russie dans un drame satirique d’une modernité piquante portée par le superbe duo Elle Fanning- Nicholas Hoult.
Elle s’appelait Sophie Frédérique Augusta d'Anhalt-Zerbst. Mais on la connaît sous le nom de la Grande Catherine, Impératrice de Russie de 1762 à 1796 qui a largement participé à son expansion au fil de victoires sur les champs de bataille. Cette série en 10 épisodes de 60 minutes se concentre sur son irrésistible ascension : son mariage à 15 ans avec l’Empereur Pierre III et vite, très vite, son désir de prendre le pouvoir envers et contre tous – Eglise et haut gradés militaires en tête – y compris en tentant de se débarrasser physiquement de son mari despote.
A l’origine de The Great, on trouve Tony McNamara, le scénariste oscarisé de La Favorite. Et le ton savoureusement satirique du film de Yorgos Lanthimos, sa jubilation dans la cruauté et la monstruosité coulent dans les veines de The Great, farce sur le pouvoir qui joue aussi avec les anachronismes, le Pierre III du 18ème siècle (Nicholas Hoult, irrésistible) ressemblant étrangement au Donald Trump des temps modernes. Et si cette série ne pousse pas les curseurs aussi loin, elle n’en est pas pour autant tiède, notamment dans l’écriture de ce personnage central féminin, riche en contradictions, dans l’apprentissage du plaisir (avec son amant « officiel » fourni par son mari) comme de la guerre, forcée à emprunter ces chemins sinueux où compromis et compromission flirtent dangereusement. Et le visage angélique et mutin d’Elle Fanning sied parfaitement à cette Grande Catherine. Le feu sous la glace. La maturité fulgurante sous une apparence d’espiègle juvénilité. The Great, voilà un titre qui la symbolise parfaitement.
La saison 1 de The Great est disponible depuis le 18 juin sur Starzplay
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