Le Serpent Netflix
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L’histoire vraie du tueur en série français Charles Sobhraj.

Dans les années 70, entre la Thaïlande, le Népal et l’Inde, le tueur en série français Charles Sobhraj a assassiné de nombreux touristes venus parcourir le hippie trail asiatique. Se faisant passer pour un négociant en pierres précieuses afin d’attirer ses victimes, le « bikini killer » ou le « Serpent », comme on le surnommait, était un roi de la cavale, escroc insaisissable et mortel. L’histoire (vraie) est dingue et méritait au moins une série, diffusée depuis aujourd’hui sur Netflix. Tahar Rahim, tout en cheveux longs, chemise col pelle à tarte et lunettes de soleil aux verres fumées, incarne un Sobhraj charismatique et séducteur, capable de plier à sa volonté sa compagne Marie-Andrée Leclerc (Jenna Coleman, plutôt en forme) et d’en faire sa complice malgré elle.

A priori, le thriller s’annonce implacable, huit épisodes qui devraient défiler à la vitesse de l’éclair. Sauf que la photographie du Serpent, absolument immonde et pas très loin d’une production TF1, met à mal la machine à suspense, rendant grotesques des scènes qui devaient être un sommet de tension. La construction en sauts temporels n’aide pas, avec des allers-retours incessants entre l’enquête du diplomate néerlandais Herman Knippenberg (seul à vouloir mettre la main sur Sobhraj) et les agissements du couple, qui s’entoure vite d’une cour malsaine. Au bout de deux heures, il devient évident que la structure permet de cacher, sous une multiplicité de regards, un vrai point de vue sur Sobhraj, dont la série ne percera jamais vraiment le mystère.

Tahar Rahim donne pourtant tout ce qu’il peut, encore loin de sa performance hallucinante dans Désigné Coupable mais suffisamment armé pour dévorer le reste du casting. La seule raison valable de jeter un oeil au Serpent.

Le Serpent, série en huit épisodes, à voir sur Netflix.


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