Huit ans après une conclusion honnie comme rarement, le serial killer le plus attachant du petit écran fait son retour, sans rien révolutionner, mais avec un savoir-faire retrouvé, presque excitant.
On avait envie de le détester après tout le mal qu'il nous a fait. Envie de jeter ses restes dans la baie de Miami et ne plus jamais y repenser. Seulement voilà, Dexter Morgan est toujours aussi ensorcelant, vénéneux. Son retour dans une nouvelle saison, dix ans plus tard, a quelque chose d'une madeleine de Proust sanglante qu'on se surprend à aimer encore. Car le psychopathe réincarné avec jubilation par Michael C Hall sait toujours y faire. Dexter n'a rien perdu de son magnétisme. New Blood, qui commence ce soir en France sur Canal +, s'apprécie comme une mini-série indépendante, au suspense ciselé, aux apartés frissonnants.
Sa nouvelle histoire - signée du showrunner historique, Clyde Philips, qui avait déserté avant la fin - regorge de mystères malsains et autour du « serial killer », on découvre une galerie de solides nouveaux personnages.
Tout ça fait suite directement au final de la saison 8. Dexter se fait passer pour mort et il a reconstruit sa vie, sous une nouvelle identité, dans un bled gelé au nord-est de l'Amérique. Vendeur dans une boutique de chasse et pêche, il lutte comme un beau diable contre son démon intérieur.
New Blood fait du neuf avec du vieux mais trouve un souffle inattendu pour raviver la flamme d'autrefois. Si tout n'est pas parfait- certaines intrigues secondaires sont fumeuses et cette Debra spectrale aurait mieux fait de rester six pieds sous terre - le déchirement moral de Dexter face à ses pulsions meurtrières est honteusement excitant. Maladivement fascinant. Dexter semble plus sociopathe que jamais. Et nous alors ?
Dexter : New Blood, en 10 épisodes, actuellement en cours aux USA sur Showtime et à voir chaque jeudi soir sur Canal + en France.
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