Ce Spike Spiegel en chair et en os n'a pas le petit supplément d'âme qui confère toute sa puissance à l'animé de 1998. Il n'empêche, il est sacrément spectaculaire !
Paradoxalement, ce Cowboy Bebop made in Netflix est peut-être à réserver à ceux qui ne connaissent rien à la série originale. Osant une reproduction hyper-fidèle de l'animé créé en 1998, cette version "live action" - qui sera mise en ligne demain - peine à retrouver la même force mélancolique, mais elle s'en sort avec les honneurs, tant le spectaculaire décorum en impose.
Un futur proche surréaliste dans lequel l'humanité a conquis une bonne partie de la Galaxie, s'installant sur Mars, Venus, Titan... Pour faire la chasse aux hors-la-loi, l'agence de police interplanétaire (ou ISSP) fait appel à des chasseurs de primes appelés « cowboys ». Ancien porte-flingue pour le tout puissant "Syndicat" du crime, Spike Spiegel traque ainsi les vauriens dans tout le système solaire, accompagné par son associé Jet, un ex-flic tout juste sorti de prison après avoir été piégé...
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la nouvelle série impressionne visuellement. La reconstitution de l'époque 2071 en met plein la vue et assume pleinement d'être un copier-coller de l'animé, auquel participe d'ailleurs le réalisateur original. Shin'ichirō Watanabe a clairement oeuvré pour que son western spatial unique soit ainsi transposé au plus près. Du coup, il est parfois déconcertant de voir à quel point la version Netflix reprend trait pour trait - parfois à la scène près - les éléments de l'animé. Au point de flirter bien souvent avec un petit côté "fan film en cosplay". Mais les moyens mis par le géant du streaming sont à la hauteur des ambitions : les vaisseaux, les villes futuristes, les planètes colonisées et même les séquences dans les étoiles sont suffisamment bluffantes pour lever les doutes.
Sur le plan esthétique, il n'y a vraiment pas grand chose à redire. Ce Cowboy Bebop là est résolument beau. Stylé. Spectaculaire aussi, parce que le bastons qui rythment l'animé ne sont pas reproduites au rabais dans cette version live action. Magnifiquement chorégraphiées, mises en scène avec soin, elles sont souvent réjouissantes. Cool même !
Oui, Cool... le maître-mot de Cowboy Bebop. De l'animé, mais aussi de la série, qui a désespérément essayé de conserver cette "coolitude" emblématique de Spike Spiegel. Elle y arrive, parfois, mais trop souvent au pied de biche ! L'ambiance néo-noire sonne clairement artificielle. L'atmosphère fun et relax est contrainte par une musique jazzy inondant chaque plan à outrance. Et pour donner le change, le casting cabotine en long en large et en travers, tentant vainement d'égaler la classe de leurs alter égo dessinés. John Cho, malgré tout son charisme, ne fait pas un très bon Spike, pas aidé, il est vrai, par des seconds rôles blafards. Pas aidé non plus par des dialogues qui dézinguent à tout va mais tirent trop souvent à côté de la cible. Ce Cowboy Bebop là n'est pas très spirituel. Ni vraiment amusant, ni vraiment touchant.
Sans aucun doute, de ce point de vue, la série Netflix n'a pas su capturer ni la magie ni l'âme de l'original. Mais elle n'en demeure pas pas moins un divertissement plaisant. Un western spatial frénétique et impétueux, qui saura faire son petit effet, surtout sur ceux qui découvriront ici, pour la première fois, le monde bouillonnant de Cowboy Bebop.
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