"Je n'ai jamais rencontré Dieu personnellement. Mais on m'en a dit du bien !"
Très inégale, voire poussive dans sa première partie, la saison 1 de Preacher avait su mettre un coup d'accélérateur au moment du final, pour terminer sur une note réjouissante et prometteuse. Promesses tenues, pour le moment, avec un début de saison 2 tonitruant. Attention spoilers !
On retrouve le pasteur Jesse Custer, sur la route, accompagnée de son ancienne amoureuse, la rebelle Tulip, et de son ami vampire, Cassidy. L'improbable trio est en mission pour retrouver Dieu. Car le Saint-Père a quitté le Paradis, pour Dieu sait quelle raison. Où est-il ? Que fait-il ? Le road trip est lancé, et bien lancé. Les premiers épisodes de cette saison 2 sont un vrai régal, et donnent (enfin) à Preacher toute l'ampleur qu'elle mérite.
D'abord, parce que la série a passé la seconde, question rythme. Coincée trop longtemps dans une situation pas très intéressante - à Annville, Texas - elle a enfin ouvert ses horizons. Et elle y a nettement gagné en tempo. Pendant que la voiture de Tulip fonce à toute berzingue sur les routes du Texas, on a enfin l'impression que Preacher avance. Que Preacher va enfin quelque part, narrativement. Il faut dire que la série a désormais rejoint les comics. Fini le préquel. On rentre dans le vif du sujet et le contraste est saisissant, dès les premières minutes, avec une séquence d'introduction grisante, au son loufoque du vieux tube "Come On Eileen" (des Dexys Midnight Runners). Une scène outrageusement fun et déjantée, qui donne le ton de la saison 2.
Preacher va plus vite et frappe plus fort. L'action fait désormais partie prenante du show et l'entrée en scène du sanglant Saint of Killers n'y est pas pour rien. Le tueur venu de l'Enfer distribue les bastos comme des friandises et déchiquette les gens façon puzzle. La série, parfois gore l'an dernier, vire carrément au trash jubilatoire, et multiplie les séquences crados. Oui, c'est un peu obscène. Mais tout ça n'est pas très sérieux.
Parce que le Preacher ne se prend plus au sérieux (nettement moins que l'an dernier en tout cas) et la série devient alors beaucoup plus drôle. Comment ne pas se marrer en voyant l'ange Fiore - déprimé par la mort de son camarade DeBlanc- devenir magicien dans un casino, et se tuer tous les soirs sur scène, devant un public en délire ?
Et puis Seth Rogen et Evan Golderg ont poussé un peu plus loin le curseur du politiquement incorrect. La quête de Dieu, aussi concrète que métaphysique, donne lieu à quelques séquences pas très catholiques (au fin fond d'un vieux strip club) et à quelques superbes répliques : "Je n'ai jamais rencontré Dieu personnellement. Mais on m'en a dit du bien !", lance ainsi Fiore à Jesse, en lui souhaitant bonne chance pour la suite de sa mission.
Sous les magnifiques couleurs saturées d'une photographie délavée, on se laisse donc joyeusement embarquer dans ce road trip jubilatoire, rare à la télévision. D'autant que l'ambiance dans la voiture est plus cool que jamais. Enfin, il se passe quelque chose entre Jesse, Tulip et Cassidy. Une alchimie à peine perceptible l'an dernier et soudainement étincelante, entre deux vannes dopées au sarcasme. Preacher semble bel et bien lancé. A croire que nos prières ont été entendues !
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