Nicolas Winding Refn, Niels Arden Oplev, Joachim Trier… : les réalisateurs qui viennent du froid

le 26/03/2013 à 20:01 par La rédaction

Nicolas Winding Refn, Niels Arden Oplev, Joachim Trier… : les réalisateurs qui viennent du froid

Parce qu?il n?y a pas que Lars Von Trier dans la vie : retour sur six réalisateurs de la nouvelle vague venue des pays scandinaves. L?ère glaciaire recommence : le succès de Drive en 2011 a donné un coup de projecteur aux jeunes réalisateurs venus des pays nordiques exilés aux Etats-Unis, qui ont connu des succès aussi bien en Europe avec des thèmes post-Nouvelle Vague (le funèbre Oslo, 31 août) qu?aux USA avec des actioners bien calibrés (Sécurité rapprochée). La glace et le feu, si l?on veut faire un lieu commun, mais c?est un peu ça au fond : le désir d?histoires à échelle humaine associée à de solides ambitions techniques. Ce qui importe à Hollywood.A l?occasion de la sortie de Dead Man Down, film d?action bad ass et violent réalisé par le danois Niels Arden Oplev (qui a révélé au monde Noomi Rapace dans le premier Millénium), retour sur six noms venus du froid qui donne du sang frais au cinéma US. Et promis, il n?y a pas Lars Von Trier dans le classement.

Tomas Alfredson

Tomas AlfredsonPays : SuèdeL?homme : Né en 1965, Tomas Alfredson est le fils de l?acteur Hans Alfredson, très connu en Suède. Le jeune Tomas se fait la main sur les plateaux de la télé suédoise, où il adapte notamment en 1990 Fångarna på fortet, version locale officielle de Fort Boyard. En 1999, il réalise toujours pour la télé le faux documentaire Screwed in Estonia avec le groupe de comiques Killinggänget dans le rôle de Suédois partis en Estonie trouver des nanas.La filmo : Son premier long est Four Shades of Brown, un film à sketches comiques -toujours avec Killinggänget- sorti en 2004. Rien à voir avec Morse, sorti en 2008, sublime film de vampire 80?s, élégiaque et maîtrisé, qui lui valut une reconnaissance mondiale. Son succès lui permit de passer en Angleterre réaliser La Taupe (2011), adaptation démente et inespérée du roman d?espionnage de John Le Carré qui donne à Gary Oldman l?un de ses plus grands rôles.Le prochain film : Une adaptation des Frères C?ur-de-lion, un roman pour enfants paru en 1973 signé Astrid Lindgren (créatrice de Fifi Brindacier) où deux frangins se réfugient dans un monde imaginaire.L?anecdote : Son frère aîné Daniel Alfredson a réalisé Millénium 2 et 3 avec Noomi Rapace d?après Stieg Larsson.

Niels Arden Oplev

Niels Arden OplevPays : DanemarkL?homme : né en 1961, Oplev est formé à l?efficacité de la télévision danoise : il met notamment en boîte en 1998 la deuxième saison de Taxa, une série à succès sur le quotidien d?une compagnie de taxis, puis il réalise en 2000 les premiers épisodes de la série policière Rejsehodlet ("unité un") avec Mads Mikkelsen. Ensuite, Forsvar (les exploits d?avocats à Copenhague) et le procedural remarqué Ørnen: En krimi-odyssé qui remporta un Emmy en 2005.La filmo : Son premier long-métrage, Portland, date de 1996 et plongeait dans le quotidien de dealers d?ecsta copenhaguois, la même année que Trainspotting. Il s?essaie à la comédie trash avec Fukssvansen en 2001, puis au drame 60?s avec We shall overcome (2006). Worlds Apart, présenté au Festival de Berlin en 2008 (sur l?amour interdit d?une Témoin de Jéhovah) fait parler un peu de lui mais c?est surtout le gros carton Millénium, adapté du premier roman de la trilogie de Stieg Larsson, qui lui apporte la célébrité. Il part alors aux USA signer Dead Man Down (en salles françaises le 3 avril), film d?action brutal où Colin Farrell joue le tueur numéro un d?un caïd de New York, qui devoir se retourner contre son boss pour les beaux yeux de Noomi Rapace.Le prochain film : Oplev reste aux Etats-Unis mais retrouve le petit écran, puisqu?il est en train de tourner le pilote de l?ambitieuse série télé Le Dôme, d?après le roman de Stephen King, où une petite ville se retrouve isolée du monde par un champ de force. Diffusion sur CBS en juin prochain.L?anecdote : Sans l?adaptation ciné de Millénium, aurions-nous connu Noomi Rapace ?

Joachim Trier (à droite)

Joachim TrierPays : NorvègeL?homme : Né en 1974, issu d?une lignée de cinéastes norvégiens, Trier tourne ses premiers court-métrages en Angleterre à la National Film and Television School avant de se faire la main dans la pub.La filmo : Son premier long, Nouvelle donne, sort en 2006 et suit l?histoire d?un jeune écrivain interné après le succès de son roman et qui refuse de se remettre à écrire une fois sorti de l?HP. Le succès vient à Trier dès son deuxième film, le remarqué Oslo, 31 août (2011) où un homme, sortant de cure de désintox, décide de se suicider.Le prochain film : Trier prépare son premier film aux Etats-Unis, Louder Than Bombs, un drame familial tourné suivant de multiples points de vue, "comme Rashomon".L?anecdote : Oslo, 31 août est adapté du roman le Feu follet, écrit en 1931 par le français Pierre Drieu la Rochelle et déjà adapté par Louis Malle en 1963.

Baltasar Kormakur

Baltasar KormakurPays : IslandeL?homme : Né en 1966 et formé à l?Académie de théâtre de Reykjavik, Kormakur s?intéresse aussi bien aux planches qu?à la caméra.La filmo : Kormakur aime jouer éclectique. Son premier film, 101 Reykjavik, est une comédie qui suit l?histoire d?amour entre un trentenaire fêtard toujours coincé chez sa mère et la flamboyante Lola (Victoria Abril). Suivront le drame familial The Sea (2002), le polar prolo Crime City (2005) avec Julia Stiles, Forest Whitaker et Jeremy Renner (situé aux USA, le film est tourné en Islande), l?ambitieux thriller post-Seven Jar City (2006), la comédie White Night Wedding (2009) d?après Tchekhov? En 2010, il filme Etat de choc aux Etats-Unis (avec Diane Kruger et du trafic d?organes dedans). Le film est un échec, mais Kormakur revient aux affaires en janvier 2012 avec Contrebande -remake de l?islandais Reykjavik-Rotterdam (2008) où il tenait un rôle. Ce polar musclé porté par Mark Wahlberg connaît un succès suffisant aux USA pour envisager l?avenir avec sérénité. Komarkur retrouve ensuite l?Islande avec Survivre (qui sort chez nous le 24 avril prochain), qui raconte comment un homme tombé au large tente de ne pas mourir de froid et était proposé par l?Islande à l?Oscar du Meilleur film étranger.Le prochain film : Retour à Hollywood avec un gros projet : 2 Guns, où un agent des Stupéfiants (Mark Wahlberg) se confronte à un officier des renseignements de la Marine américaine (Denzel Washington), chacun suspectant l?autre de détourner l?argent de la pègre "dans une ambiance de buddy movie à la 48 heures", promet le synopsis.L?anecdote : Le père de Kormakur, un peintre espagnol installé en Islande, troquait parfois ses peintures contre de l?alcool de contrebande.

Daniel Espinosa

Daniel EspinosaPays : SuèdeL?homme : Né en 1977 au Chili, Espinosa passe une partie de son enfance en Afrique puis débarque en Suède où il traîne avec des voyous. A 15 ans, il est arrêté et envoyé dans un pensionnat. Il y rencontre le fils du réalisateur Lasse Hallström, qui l?introduit dans le mode du cinéma. Espinosa décide d?entrer dans une école de cinéma au Danemark pour y apprendre la réalisation.La filmo : Il tourne en 2004 Babylon Disease (un huis-clos anxiogène), puis Outisde Love en 2007 (l?amour compliqué d?un Juif et une Pakistanaise). Il cartonne avec son polar dense et complexe Easy Money, qui autopsie la société suédoise contemporaine (plus gros succès du cinéma local en 2010). Avec un tel passeport, il passe l?Atlantique et met en boîte Sécurité rapprochée, sorti en février 2012, avec Ryan Reynolds et Denzel Washington.Le prochain film : Espinosa est en plein tournage de Child 44 (il a pris la place de Rildey Scott), un polar situé dans l?URSS des années 60 avec Gary Oldman et Noomi Rapace, où Tom Hardy enquête sur un tueur d?enfants au sein du Parti.L?anecdote : L?un des rôles principaux d?Easy Money est tenu par le jeune américano-suédois Joel Kinnaman, qui fut ensuite engagé dans la série policière The Killing (adaptée du Danemark) puis dans le remake de Robocop que prépare José Padilha.

Nicolas Winding Refn

Nicolas Winding RefnPays : DanemarkL?homme : Né en 1970 d?une mère photographe et d?un père monteur et réalisateur, NWR passe la majeure partie de sa jeunesse à New York avant d?apprendre le métier de réalisateur (il cite la vision de Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper comme révélatrice) à l?Ecole de cinéma danoise.La filmo : Son premier film, Pusher (1996) avec Mads Mikkelsen, polar ras-le-bitume où un dealer minable tente des coups tout aussi minables, est très remarqué. Il récidive en 1999 avec le huis-clos sanglant Bleeder (avec le même casting), succès au Danemark. Mais son premier passage aux Etats-Unis en 2003 avec le thriller torturé Inside Job (alias Fear X) est un échec qui fait sombrer sa boîte de production. Il revient alors au Danemark tourner deux suites d?affilée à Pusher histoire de se refaire, avant de faire exploser pour de bon Tom Hardy dans le film de gangster délirant Bronson (2008). Après le film de vikings psychédélique Valhalla Rising (2009), c?est enfin le succès incontestable avec Drive, fausse série B motorisée qui transforme pour de bon Ryan Gosling en icône.Le prochain film : Si NWR croule sous les rumeurs de projets (les remakes de Maniac Cop et de L?Age de cristal, par exemple), la seule chose sûre concernant son avenir est la sortie du très très très attendu Only God Forgives en mai prochain, où Ryan Gosling fera de la boxe thaïe à Bangkok.L?anecdote : Nicolas Winding Refn est daltonien.

Parce qu’il n’y a pas que Lars Von Trier dans la vie : retour sur six réalisateurs de la nouvelle vague venue des pays scandinaves.L’ère glaciaire recommence : le succès de Drive en 2011 a donné un coup de projecteur aux jeunes réalisateurs venus des pays nordiques exilés aux Etats-Unis, qui ont connu des succès aussi bien en Europe avec des thèmes post-Nouvelle Vague (le funèbre Oslo, 31 août) qu’aux USA avec des actioners bien calibrés (Sécurité rapprochée). La glace et le feu, si l’on veut faire un lieu commun, mais c’est un peu ça au fond : le désir d’histoires à échelle humaine associée à de solides ambitions techniques. Ce qui importe à Hollywood.A l’occasion de la sortie de Dead Man Down, film d’action bad ass et violent réalisé par le danois Niels Arden Oplev (qui a révélé au monde Noomi Rapace dans le premier Millénium), retour sur six noms venus du froid qui donne du sang frais au cinéma US. Et promis, il n’y a pas Lars Von Trier dans le classement.