En 2016, le fameux magazine américain comparait les aventures de Patrick Chirac à un film des frères Farrelly.
Sorti durant l'été 2016 au cinéma, Camping 3 reviendra ce dimanche sur TF1. Une programmation estivale à souhait.
A l'époque, Patrick Chirac était parvenu à franchir l'Atlantique puisque Jordan Mintzer, correspondant de The Hollywood Reporter à Paris, avait publié une critique très positive. Contrairement à la presse française, qui fut plus mitigée, disons. "Alors que le deuxième volet de la série Camping était un bazar raté et friqué, le réalisateur Fabien Onteniente et la star Franck Dubosc ont tout dégraissé pour dresser ce portrait parfois hilarant et émouvant d'un éternel loser qui essaye de s'amuser au soleil sans faire un trait sur ses habitudes venues du passé", écrit Mintzer qui admet toutefois qu'il faut être français ("ou plus ou moins familier avec la culture pop française des années 70-80", concède-t-il) pour pleinement apprécier le film, et la "bofitude" (sic) des personnages, "l'expression française qui désigne les has-been coincés pour toujours dans un trou noir temporel".
Jordan compare même certains gags avec ceux des frères Farrelly (notamment la scène dite de la "jambe de bois") et avoue avoir été sensible aux vannes sur les références musicales datées de Patrick Chirac.
Notre critique est plus dure mais elle admet néanmoins que le film n'est pas sans sensibilité ni humour, surtout après Camping 2. Et le texte de Jordan répond à celui, élogieux, de François Aubel qui défend le film dans les pages du Figaro. "Sous ses dehors franchouillards, ce masque de la beaufitude (sic) exacerbée, c'est d'abord et avant tout une excellente caricature", insiste Aubel qui décrit Camping 3 comme "une parenthèse enchantée" et Dubosc comme "un grand acteur burlesque". Cependant, à la différence de la critique de The Hollywood Reporter, celle du Figaro s'autorise certaines digressions sociétales et le film dresserait selon Aubel la "représentation d'une France où le fossé entre les classes sociales, les générations et les territoires se creusent inexorablement. Où, un ministre de l'économie, soumis à l'ISF, vante les mérites du travail auprès d'un militant cégétiste pour qu'il puisse se payer un costard"...
Ou encore "la représentation d'un pays où une police de la pensée des réseaux sociaux est de plus en plus prompte à vous mettre à l'amende pour, choisissez, sexisme, homophobie ou racisme". Soit des thèmes objectivement extrêmement éloignés de Camping 3, de son intention comme de son résultat à l'écran. Comme quoi, que l'on travaille pour The Hollywood Reporter, pour Le Figaro ou pour Première, quand on écrit sur un film, "on a tous un petit côté Patrick Chirac" -comme le dit Onteniente lui-même en interview !
Bande-annonce de Camping 3 :
Les Flots Bleus, le fameux "Camping" de la trilogie, détruit par les flammes
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