Yesterday : la plainte des spectateurs "floués" par l'absence de Ana de Armas a été rejetée
Universal

Après deux ans de procédure, l'affaire du trailer qui avait fait croire à certains spectateurs qu'Ana de Armas se trouvait dans le film est enfin close...

C’est une affaire assez étonnante qui s'achève. Il y a deux ans, deux Américains, Paul Michael Rosza et Conor Woulfe, se sont lancés dans un procès hallucinant contre les studios Universal qu’ils accusent d’avoir "mal présenté" la bande-annonce de Yesterday, sorti en 2019. La raison ? La présence de l’actrice Ana de Armas dans l’extrait en question alors que cette dernière n’apparaît pas une seule fois dans le film projeté.

La semaine dernière, les deux parties ont trouvé un accord dont les termes n’ont pas été divulgués. Mais on peut imaginer que le temps et l’argent perdu dans cet interminable procès a sûrement fini par décourager les plaignants et les studios. Deux ans plus tard, "l’affaire Yesterday" est définitivement du passé.

Ils font un procès à Universal pour "bande-annonce mensongère" !

Ode aux Beatles, le film est une uchronie légère où Jack (Himesh Patel), un chanteur sans succès qui se réveille après un black-out inexpliqué dans un monde où les Beatles n’ont jamais existé. Il est donc le seul à les connaître. Coup de chance pour cet artiste qui profite de la situation pour se réapproprier les chansons phares des Fab Four. A coup de "Hey Jude" et "Let It be", Jack construit sa célébrité jusqu’à se voir proposer un concert avec Ed Sheeran. Mais rien avec Ana de Armas : le romantic interest de Jack dans le film est joué par Lily James. Si le réalisateur, Danny Boyle (Trainspotting, 28 jours plus tard), redoutait davantage les réactions des membres des Beatles et de leur proche, il était loin de se douter que l’apparition de l’actrice de Blonde ou encore Ghosted dans le trailer de son film puisse faire autant de bruit.

Ed Sheeran dans Yesterday
Universal Pictures International France

Paul Michael et Conor affirmaient avoir voulu louer Yesterday sur Google Play après avoir vu Ana De Armas dans une publicité pour Yesterday, pour la modique somme de 3.99 dollars. Désagréablement surpris de ne pas retrouver l’actrice qui a été coupée au montage après que les équipes aient jugé inutile le maintien de la scène (le héros du film tombait amoureux d'elle après l'avoir croisée sur un plateau télé), les deux hommes ont décidé de déposer plainte au tribunal de Californie et d’engager des poursuites contre les studios Universal, distributeur du long-métrage.


En premier lieu, les plaignants ont remis en cause l’intégrité de la publicité. Les studios se sont défendus en affirmant que les bande-annonces sont des œuvres artistiques protégées par le Premier amendement. Le juge tranche d'abord en faveur de Rosza et Woulfe. Il déclare :

"Universal est au fait que les bandes annonces supposent une certaine créativité et discrétion éditoriale. Mais cette créativité n’enlève en rien la nature commerciale d’une bande-annonce. A l’origine, une bande annonce est une publicité conçue pour vendre un film en offrant aux consommateurs un aperçu du film."

Une victoire pour les deux hommes qui soulève néanmoins une question : si les bande-annonces sont des publicités, les spectateurs pourraient poursuivre en justice les studios à chaque fois qu’un film n’est pas à la hauteur de leur espérance à la suite d’un trailer.

Loin de se contenter de cette réussite, les avocats du recours collectif mené par Cody R. LeJeune ont affirmé que tous les spectateurs ayant acheté un billet pour voir le film ou l’ont loué, ont été finalement trompés et doivent être remboursés. Une donnée difficile à calculer... Quant à Universal, les studios ont réclamé un remboursement des frais judiciaires de la part des plaignants.

L’année dernière, le procureur en charge de l’affaire, Stephen Wilson, refuse la demande des deux hommes qui exigent cinq millions de dollars de dédommagements. Il déclare : "Poursuivre les débats à ce sujet ne serait que futilité." Selon les studios, le mieux que ces hommes puissent recevoir est un remboursement à hauteur de 7.98 dollars.

Après avoir passé deux ans et dépensé des centaines de milliers de dollars dans un procès insignifiant pour le géant d'Hollywood, un compromis a été trouvé. Mais aucune des deux parties ne semblent satisfaites de l’issue de ce procès. Pour les plaignants, cela montre encore une fois que la cour de justice californienne est régie en faveur de l’industrie du cinéma.

L’affaire est officiellement terminée, mais elle ne sera jamais vraiment oubliée.

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