Isabelle Huppert dans Asphalte (2015)
Paradis Films

L’actrice recevra le Prix Lumière lors du raout lyonnais consacré au cinéma de patrimoine. Demandez le programme.

La reine Huppert

2024, année Isabelle Huppert : à l’affiche des Gens d’à côté d’André Téchiné et de La prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy, sur scène dans Bérénice d’après Racine, présidente de la Mostra de Venise et un Prix Lumière à Lyon remis le 18 octobre. A Lyon où elle donnera une masterclass juste avant de recevoir ses lauriers, on pourra voir et revoir des classiques : La Dentellière, La Porte du Paradis, La Cérémonie ou La Pianiste mais aussi l’intrigant thriller Greta de Neil Jordan.


 

L’ange Mifune

Toshiro Mifume (1920 - 1997) acteur-muse d’Akira Kurosawa est un monument national et international. Lyon lumière a la bonne idée de lui consacrer une mini-rétrospective qui outre les sentiers balisés empruntés avec l’auteur de Rashomon, avance sur des routes moins fréquentées. A ne pas manquer les deux opus signés d’Hiroshi Inagaki : le néo-réaliste L’homme au pousse-pousse (1943) et l’épique La légende de Musashi (1954).

 

Toshiro Mifune dans Soleil Rouge de Terence Young (1971)
Corona

 

Zinnemann sifflera plein de fois

Fred Zinnemann (1907- 1997), autrichien émigré aux Etats-Unis comme ses potes Billy Wilder ou Otto Preminger a lui-aussi connu une prestigieuse carrière de cinéaste. Il n’a toutefois pas accédé à une pleine reconnaissance cinéphile. La faute à une filmo à la cohérence a priori peu visible. On parlera donc volontiers de grand artisan à défaut d’auteur. Il n’empêche que Le train sifflera trois fois, Tant qu’il y aura des hommes ou encore le plus tardif Chacal, imposent le respect. Sa mise en scène attachée à un classicisme qui jamais ne contraint l’irruption des sentiments, saute rarement au visage. C’est que Zinnemann l’humaniste s’est toujours effacé derrière ses personnages. A (re)découvrir notamment à Lyon le crépusculaire et rare Julia, élégie de 1977 avec Jane Fonda.

 

Jane Fonda dans Julia de Fred Zinnemann (1977)
20th Century Fox

 

Cannes à Lyon

Thierry Frémaux, délégué du festival de Cannes et grand ordonnateur de l’évènement lyonnais, aime à glisser au programme des avant-premières de films vus en mai dernier sur la Croisette. Les spectateurs Lumière pourront ainsi voir l’explosif The Substance de Coralie Fargeat, le sensible La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius ou encore l’oppressant Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde d’Emanuel Pârvu. Ces trois longs métrages étaient en lice pour la Palme d’or.

 


 

Hommage à Claude Lelouch

A 86 ans, l’infatigable Claude Lelouch continue de tourner avec la même fièvre qu’à ses débuts. Pour preuve, les lyonnais pourront voir côte à côte ses classiques L’Aventure c’est l’aventure (1972), La Bonne année (1973) et son dernier né Finalement avec Kad Merad, proposé en avant-première. A découvrir également sur place le documentaire Claude Lelouch, la vie en mieux d’Elise Baudouin. La boutique du festival proposera le livre d’entretiens réalisé par Jean Ollé-Laprune et Yves Alion aux Presses de la Cité, Claude Lelouch, le cinéma c’est mieux que la vie.

 


 

Plein Delon

Alain Delon mort le 18 août renaît à Lyon en clôture du Festival avec la projection dans la Halle Tony Garnier de Plein Soleil de René Clément. 1959, Delon beau comme un Dieu vampirise Maurice Ronet qu'il poussera dans La piscine dix ans plus tard. Plein Soleil est la première adaptation de Monsieur Ripley de Patricia Highsmith avant celle d'Anthony Minghella en 1999. 

Festival Lyon Lumière du 12 au 20 octobre. Infos : www.festival-lumiere.org