Sam Neill - L'Antre de la folie
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Avec le passage au stade 3 de la propagation du Coronavirus, pourra-t-on acheter des films en ligne, à défaut de pouvoir les voir en salles ?

Alors que le monde est en pause, l’industrie du cinéma déchante. En l’espace de deux semaines, de nombreuses sorties de films ont été repoussées (Mourir peut attendre, Miss, Fast and Furious 9…), des festivals ont été annulés et certaines salles de cinéma ont été fermées (ou ont vu leur nombre de spectateurs limité). Finalement, le gouvernement a décidé de passer au stade 3, qui ferme l’accès à tous les lieux culturels le temps que le coronavirus cesse sa propagation. Une mesure nécessaire, mais qui pénalise de nombreux distributeurs. À ce titre, Marc Irmer, le producteur du long métrage Un fils (signé Mehdi Barsaoui), a proposé une alternative depuis son compte Twitter pour les films qui devraient être actuellement en salles : "Je suis le producteur de #UnFils de Mehdi Barsaoui sorti mercredi 11 (mars) et dans le contexte, je suis pour l'ouverture de la VOD en attendant la réouverture des salles. Tous ces efforts, pour n'être vu que 4 jours...c'est trop frustrant."

D’après Les Échos, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) serait actuellement en train de chercher des solutions pour que les films puissent sortir directement en vidéo à la demande (VOD). Il s’agirait alors de bousculer ce qu’on appelle 'la chronologie des médias', soit la règle définissant l'ordre et les délais dans lesquels les diverses exploitations d'une œuvre cinématographique peuvent intervenir. Une manoeuvre complexe, sachant que la loi interdit actuellement qu’un film déjà sorti en salles ces derniers jours - comme La bonne épouse ou Un fils par exemple - "ne soit disponible en e-cinéma avant quatre mois après son premier mercredi d’exploitation", comme le rappelle le média Les Échos. Le but serait donc de lever cette interdiction pour que ces films puissent être mis en ligne directement. 

Dans le cas des autres films - ceux qui étaient censés sortir dans les prochains jours (et qui auraient donc le choix de sortir en VOD directement et non plus en salles après l’épidémie) - le CNC devrait s’assurer que les producteurs ne perdent pas par la suite les financements de l’organisme en question, comme le fonds de soutien (ce dernier dépend de l'attribution d'un visa d'exploitation accordé lors d'une sortie en salle). Si ces solutions permettraient aux films d’être vus en dépit du coronavirus, les exploitants de salles de cinéma, eux, auraient gros à perdre en termes de chiffre d’affaires. "Imaginons que cela marche, les salles seraient également inquiètes pour l'avenir de leur place incontestée en tant que première étape de la chronologie (des médias)", affirme un dirigeant du secteur aux Échos.

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Dans le même temps, Frank Riester, le minsitre de la Culture, a publié un tweet ce lundi 16 mars. Un message destinés aux professionnels de la culture, et qui semble aller dans le sens des démarches probables du CNC : "Je veux redire à tous les professionnels de la #culture de notre pays que nous sommes à leurs côtés et au travail afin de leur apporter des réponses rapides. Nous allons également prendre des dispositions pour faciliter l’accès à la culture sous toutes ses formes."

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